Les attentats terroristes de mardi à Bruxelles ont attisé le débat, dans les médias et au sein du parlement, quand à la question du maintien ou non du Royaume Uni au sein de l'Union Européenne, qui sera soumise à un référendum le 23 juin prochain. Même si la sécurité a été un argument clé depuis le début pour les partisans ou non du Brexit, (British exit:Sortie Britannique de l'UE)), le débat était axés, avant les attentats en Belgique, sur l'aspect économique, les retombées sur le marché, les investissements, les pertes et les gains financiers. Depuis hier, la question a pris tout un autre aspect, et les britanniques analysent plus l'aspect sécuritaire du Brexit, même si le premier ministre britannique, David Cameron, avait déclaré qu'il n'était pas "approprié" d'utiliser les attaques de Bruxelles dans la campagne pour le référendum. Si certains estiment que le maintien de Londres au sein du bloc européen est nécessaire pour une meilleure coopération et coordination européenne dans la lutte anti-terroristes, d'autres, au contraire, pensent qu'un Brexit serait à même de renforcer la sécurité du Royaume. Le président du parti UK Independence Party (UKIP- parti pour l'indépendance du Royaume Uni) Nigel Farage, estime que les règles frontalières de l'UE conduisent à «la libre circulation des terroristes, des bandes criminelles et des Kalachnikovs". Le maire de Londres, Boris Johnson, qui fait la campagne pour le Brexit, a réagi aux attentats en disant qu'il était temps de mettre fin à l'ingérence de la cour européenne sur la manière dont le Royaume Uni contrôle ses frontières. Un ancien chef du service des renseignements extérieurs du Royaume Uni, Richard Dearlove, cité par le « financial times», a déclaré que les organismes de sécurité de l'UE ne sont pas d'une grande importance et que si le pays venait de quitter ses partenaires, cela pourrait renforcer la sécurité de la Grande-Bretagne. Il a estimé que le Brexit apporterait deux aspects sécuritaires «potentiellement importants» pour Londres, le premier étant de ne plus être soumis à la Convention européenne des droits de l'homme et le deuxième est celui d'avoir un plus grand contrôle sur l'immigration européenne. La convention européenne permet aux résidents des pays signataires d'avoir recours à la cour européenne des droits de l'homme. M. Daerlove pense qu'il est préférable de procéder à l'échange de renseignements sur une base bilatérale. Mais le directeur d'Europol, le britannique Rob Wainwright, pense, qu'au contraire, le partage des renseignements est vital dans la lutte contre les activités terroristes visant l'Europe. Il a déclaré à la BBC que la coopération au sein de l'UE dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité s'est «améliorée considérablement au cours de la dernière décennie» et que «le niveau de l'intégration du Royaume-Uni avec ses partenaires européens dans ce domaine est considérable. Cette coopération a permis de mettre la main sur 300.000 criminels recherchés et des personnes portées disparues, a-t-il dit, ajoutant que sortir du bloc serait «une grave erreur». L'ancien directeur de l'organisation britannique de renseignement et de sécurité (GCHQ- Government Communications Headquarters), David Omand, a également estimé que le Royaume-Uni "serait le perdant en termes de sécurité" si le vote pour le Brexit l'emportait et que l'échange de renseignements sera «compromis». Des députés conservateurs partisans du Brexit pensent Qu'il est «insensé» de suggérer que le partage des renseignements entre Londres et le reste de l'Europe va cesser si le vote est en faveur de la sortie britannique. Pour eux, le Royaume-Uni "est le plus puissant" en matière de fourniture de renseignements parmi tous les autres membres du bloc. Ils estiment que certains des auteurs des attentats terroristes de Paris et de Bruxelles ont été en mesure de se "déplacer librement" dans toute l'UE, ce qui est selon eux, "un exemple concret des dommages causés par la libre circulation des personnes à la sécurité internationale". Hier, devant le parlement, la ministre britannique de l'intérieur, Theresa May, avait affirmé que le Royaume Uni devait travailler avec ses partenaires européens avec une «plus grande détermination» pour vaincre le terrorisme.