Après avoir déjoué jeudi un attentat en France, qui était "à un stade très avancé", les services de sécurité français mènent des enquêtes tous azimuts sur les réseaux terroristes et leurs connexions européennes. L'inculpation de deux hommes en Belgique pour "participation aux activités d'un groupe terroriste" et l'interpellation d'un Français aux Pays-Bas ont mis les enquêteurs français sur la piste d'une connexion européenne qui pourrait avoir un lien avec le principal suspect interpellé à Paris (Boulogne-Billancourt), Réda Kriket, déjà condamné en Belgique dans une affaire de terrorisme et soupçonné d'avoir séjourné dans les rangs du groupe Daech, organisation terroriste autoproclamée "Etat islamique" en Syrie. Les enquêtes, qui ont pris une tournure de plus en plus européenne, se concentrent ces derniers jours sur les différentes connexions des réseaux terroristes, notamment après l'arrestation de Salah Abdeslam et les attentats, juste après, dans la capitale européenne. Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué après l'arrestation de Réda Kriket qu'un projet d'attentat "à un stade avancé" avait été déjoué, sans donner plus de précision. La découverte dans un appartement à Argenteuil (Val-d'Oise) par les policiers d'un véritable arsenal de guerre a conforté la piste de l'existence d'une filière européenne et que la France n'est pas toujours à l'abri d'autres attentats. C'est une véritable course contre la montre que les enquêteurs mènent en coopération avec les services de sécurité européens afin de venir à bout de ces terroristes et leurs réseaux dormants. Maintenant, chez les services de sécurité français et belges, il n'y a plus de doute sur l'existence de liens entre les attentats de Paris de novembre 2015 et de Bruxelles, perpétrés par des terroristes appartenant à Daech. Ce qui a poussé Jean-Luc Mélenchon, cofondateur du Parti de gauche et candidat à la présidentielle de 2017, de se montrer favorable, dimanche sur Canal+, pour l'arrêt des frappes françaises en Syrie, espérant ainsi mettre fin à la vague d'attentats qui touchent la France et l'Europe. Pour lui, si la France arrêtait de "bombarder" la Syrie, "les attentats cesseront" en Europe, ajoutant que "la guerre que nous menons là-bas se prolonge ici". Bernard Cazeneuve, rappelle-t-on, avait indiqué la semaine passée que près de 2000 Français et Françaises sont impliqués dans des filières terroristes. Il a précisé qu'en comptant "ceux qui sont en transit, ceux qui sont revenus (d'Irak et de Syrie) et ceux qui ont manifesté la volonté de partir", le nombre s'élève à 1858 contre 555 en janvier 2014. Rappelant l'ampleur d'une menace terroriste qui s'est "considérablement transformée", il a précisé qu'environ 600 Français sont aujourd'hui engagés dans le terrorisme en Irak et en Syrie, et que "près de 300" autres sont de retour en France. Par ailleurs, des politiques ont critiqué la déclaration récente du président français François Hollande qui annonçait la fin des réseaux terroristes, la jugeant "pas adaptée" à la situation actuelle, une situation, expliquent des observateurs, qui donne la priorité à l'échange des renseignements intereuropéen pour mener de "façon efficace" cette guerre contre le terrorisme.