Les autorités françaises ont décidé de renforcer davantage leur dispositif sécuritaire, suite aux explosions survenus mardi à Bruxelles qui ont fait, selon un bilan provisoire, plus d'une vingtaine de victimes. En vigueur depuis les attentats de Paris et de Saint-Denis, du 13 novembre dernier, notamment dans le cadre de l'état d'urgence, les mesures de sécurité, déjà renforcées depuis samedi après l'arrestation du terroriste franco-marocain Salah Abdesselam, un membre du groupe ayant ciblé le stade de rance de Saint-Denis, concerneront les aéroports et les gares, avec 1.600 gendarmes et policiers supplémentaires déployés sur le territoire français. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve a indiqué que les 1.600 policiers et gendarmes supplémentaires sont déployés « en différents points du territoire, à la fois sur les contrôles aux frontières mais également dans les infrastructures de transport aérien, maritime et ferroviaire», soulignant que « la menace reste extrêmement élevée» en France. Dans les transports en commun, l'accès aux zones publiques est uniquement réservé aux personnes munies d'un billet et/ou d'un titre d'identité, des messages de prévention sont diffusés dans les stations de métro, les gares et les aéroports et des patrouilles de militaires sont réorientées sur les sites de transport dans le cadre de l'opération « Sentinelle». Il est à rappeler que depuis les attentats contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo, janvier 2015, le plan Vigipirate est à son niveau maximum en Ile-de-France (Paris et ses environs) et l'opération « Sentinelle», forte de 10.000 militaires en permanence, vise à surveiller les sites sensibles comme les gares et les aéroports. Au niveau des aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et d'Orly, des blindés, des policiers supplémentaires et des CRS ont été déployés qui s'ajoutent aux militaires présents dans le cadre de « Sentinelle». Le Premier ministre, Manue Valls, a rappelé mardi, à l'issue d'une réunion à l'Elysée, que la France était toujours « en guerre», appelant à « une mobilisation de tous les instants». Au niveau des frontières, les autorités françaises ont déployé des forces complémentaires pour « optimiser» les contrôles. En plus du dispositif existant, trois escadrons de gendarmerie mobile ont été envoyés à la frontière franco-belge, qui n'était pas fermée, pour procéder aux contrôles. Pour sa part, le Quai d'Orsay a mis en place mardi une cellule de crise pour suivre le développement des événements de Bruxelles et conseiller aux ressortissants français de « limiter les déplacements» dans la capitale belge, qui a été, selon ses autorités, plusieurs fois la cible de terrorisme, malgré des mesure de vigilance. Lundi, le ministre de l'Intérieur avait dévoilé que près de 2000 Français et Françaises sont impliqués dans des filières terroristes, appelées communément en France « djihadistes» (Daech). En comptant « ceux qui sont en transit, ceux qui sont revenus (d'Irak et de Syrie) et ceux qui ont manifesté la volonté de partir», le nombre s'élève à 1858 contre 555 en janvier 2014, a précisé Bernard Cazeneuve, rappelant l'ampleur d'une menace terroriste qui s'est « considérablement transformée».