Plusieurs intervenants aux travaux de la conférence de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (ICSO) ont souligné mercredi à Alger, la nécessité de renforcer le front intérieur, eu égard au contexte d'instabilité qui caractérise les pays du voisinage. Dans son intervention, le président du Mouvement pour la société et la paix (MSP), Aderrezak Mokri, a relevé la situation tendue qui prévaut au niveau des frontières de l'Algérie, "alourdissant les responsabilités des éléments de l'Armée nationale populaire (ANP)". Il a exprimé à ce propos le soutien des partis de l'opposition et leur "mobilisation totale" aux côtés de l'institution militaire, afin de contrecarrer "toute menace à l'encontre de l'unité nationale et de la cohésion sociale". "Le véritable bouclier qui protégerait l'Algérie est la stabilité de son front intérieur, laquelle ne peut être préservée qu'avec l'enracinement de l'esprit patriotique chez l'ensemble des Algériens", a-t-il poursuivi. M. Mokri a réitéré, à l'occasion, l'appel pour une transition qui soit "démocratique, souple et pacifique" en Algérie et au bénéfice de tous les Algériens. De même que la revendication inhérente à la mise en place d'une instance indépendante d'organisation des élections, à même de garantir des scrutins "neutres et transparents". Faisant rappeler les mêmes requêtes, le président de "Talaie El Houriyet" (Avant-garde des libertés), Ali Benflis, a mis en garde contre "les dangers réels qui guettent la sécurité du pays", considérant que "le véritable garant de la stabilité de la nation est un pouvoir qui bénéficie de toute sa légitimité constitutionnelle" et que "toute menace appelle à une riposte nationale". Abordant le volet économique, il a décrit une crise d'"une gravité exceptionnelle" et annonciatrice d'une instabilité sociale qui "nécessite des traitements aussi exceptionnels". L'ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, a également appelé les pouvoirs publics à prendre "les mesures qui s'imposent" pour faire face à la "crise grave" économique que traverse le pays. Il a réitéré son appel pour le "changement par des voies pacifiques" et par "l'ouverture d'un dialogue véritable entre le pouvoir et l'opposition", afin de parvenir à solutionner les problèmes du pays. De son côté, le président du Front de la justice et du développement (FJD), Abdellah Djaballah, a considéré que "des élections libres et transparentes sont la clé d'une réforme politique large", appelant également à la création d'une commission nationale indépendante qui veillerait à l'organisation des élections. Il a insisté, à son tour, sur l'importance d'un dialogue entre le pouvoir et la classe politique pour aboutir à une Constitution consensuelle, basée sur la Déclaration du 1er novembre 1954 et s'inspirant des expériences politiques réussies et ce, "en fidélité au sacrifice des martyrs et dans l'intérêt suprême de la nation et de ses aspirations légitimes". L'urgence d'"une phase transitoire" a été aussi revendiquée par un représentant du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), une phase qui ne soit toutefois pas une "fin en soi et qui prendrait fin sitôt les garanties d'une élection régulière réunies et la certitude que les libertés fondamentales sont garanties et acceptées par tous". D'autres intervenants, représentants des formations politiques et des personnalités, à l'instar de Ali Yahia Abdennour, ont également abordé la situation du pays aux plan politique, sécuritaire et économique, se félicitant de l'existence d'une initiative commune à l'opposition, réunissant ses rangs et ses voix pour la proposition de solutions de sortie de crise pour le pays.