"Le projet de révision de la Constitution est non consensuel. Il est soumis par un pouvoir de fait accompli, un régime totalitaire non qualifié pour ce genre de mission", estime l'Icso. Prévu, initialement, pour le 18 février, le second congrès de l'opposition politique se tiendra, finalement le 27 mars. La date a été arrêtée par les membres de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso), regroupant les partis et les personnalités politiques conglomérés dans la Coordination pour les libertés et la transition démocratique, (CLTD) ainsi qu'au sein du Pôle des forces du changement (PFC), jeudi, à l'issue d'une réunion tenue à Alger. À l'occasion, les membres de l'Icso ont mis l'accent sur la nécessité de tenir cette seconde rencontre de l'opposition et réaffirmer leur attachement à la plateforme de Mazafran I du 10 juin 2014, notamment "la transition démocratique, comme condition sine qua non pour un changement pacifique et graduel du régime". Dans un communiqué rendu public hier, l'Icso a confirmé la mise en place d'une commission chargée de préparer ce deuxième congrès de l'opposition, une sorte de "Mazafran II". Il a été mentionné que cette commission est mandatée pour peaufiner les préparatifs du prochain congrès de l'opposition dont les initiateurs ont fait part de "la nécessité d'ouvrir les rangs de la Cltd à de nouvelles organisations politiques, culturelles, syndicales et à des personnalités nationales". Selon des indiscrétions, le FFS et AHD 54 sont parmi les partis politiques pressentis pour être intégrés dans la Coordination. Ces deux partis feraient partie des premières formations politiques à être "très prochainement" destinataires d'une invitation de la Cltd, apprend-on d'une source proche de l'Icso. L'adhésion de ces deux formations, précise notre source, est "conditionnée par le respect des engagements de la CLTD et de l'Icso et la défense de son projet contenu dans la plateforme de Mazafran I". Sur un autre registre, la réunion de l'Icso s'est penchée sur l'actualité politique et économique du pays. Pour elle, le projet de révision de la Constitution "est non consensuel". "Il est soumis par un pouvoir de fait accompli, un régime totalitaire, non qualifié pour ce genre de mission", lit-on dans la déclaration. L'Icso estime que "le peuple, véritable détenteur du pouvoir, est exclu de la démarche". Une démarche qui doit refléter, toujours selon l'Icso, "la volonté de ce même peuple, ses aspirations à la liberté et à une vie digne". Sur le volet économique, l'Icso a dénoncé "l'échec et l'incapacité" du gouvernement à faire face à la chute continue des prix du pétrole, soulignant l'absence "de vision prospective" chez les tenants du régime. L'Icso se dit opposé à cette volonté qui tend "à châtier le peuple et lui faire porter le chapeau de la situation de crise actuelle" pourtant, ajoute l'instance, "elle est le résultat de l'échec de la gestion du gouvernement", estimant que "le citoyen ne pourra pas y faire face longtemps". Toujours dans le même ordre d'idées, l'Icso a fait part de son soutien "aux revendications légitimes" des citoyens "aux quatre coins du pays", qui expriment, estime l'instance "l'impératif de garantir une vie digne et un développement local" pour toutes les régions du pays. L'Icso a dénoncé "l'utilisation de la force contre les manifestations pacifiques des citoyens qui expriment le refus du peuple des politiques adoptées par le gouvernement". L'Icso s'est dit "convaincue" que "seule la poursuite du combat pacifique avec le peuple est à même d'arracher les droits spoliés par le totalitarisme", afin "de mettre sur pied des institutions légitimes et réelles, bâties sur le droit et la justice". Mohamed Mouloudj