Les prisonniers de Gdeim Izik ont interrompu leur grève de la faim, qui a duré 37 jours, suite à un engagement pris par le Maroc mardi "d'accélérer le processus judiciaire devant la Cour de cassation", et de "respecter totalement leurs droits en tant que prisonniers politiques", a annoncé mercredi le Comité de grève des prisonniers de Gdeim Izik. "Nous déclarons l'interruption de notre grève de la faim jusqu'à l'obtention de notre demande principale : notre libération inconditionnelle", a déclaré le Comité, dans un communiqué dont l'APS a obtenu une copie. "Nous réaffirmons notre détermination à exercer tous nos droits garantis par la légalité internationale" et "appelons à un exercice accru de pression politique sur l'Etat marocain pour obtenir notre libération et pour qu'il respecte ses obligations internationales", souligne le texte. La décision des prisonniers politiques sahraouis au Maroc d'interrompre leur grève de la fin au bout de 37 jours, part de "l'engagement pris par l'Etat marocain, via le Conseil marocain des droits de l'Homme, lors de la rencontre qui a eu lieu le 5 avril, d'accélérer le processus judiciaire devant la Cour de cassation, et de respecter totalement leurs droits en tant que prisonniers politiques", explique le communiqué. Elle intervient également "en raison des conséquences connues de la détérioration de la santé des prisonniers", ainsi qu'"à la demande des familles des prisonniers, du peuple sahraoui, d'organisations amies, qui soutiennent la cause sahraouie à travers le monde, et de l'Association marocaine des droits de l'Homme, pour sauvegarder la vie des prisonniers", a relevé le Comité de grève des prisonniers de Gdeim Izik. Au total, 25 sahraouis défenseurs des droits de l'Homme ont été arbitrairement arrêtés et condamnés à 20 ans de prison pour leur militantisme pacifique, lors des manifestations de Gdeim Izik, en novembre 2010. Le 1er mars dernier, 13 d'entre eux, ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur détention arbitraire, ainsi que celle de huit autres, après un procès inéquitable. "Nous saluons la lutte de notre peuple, le peuple sahraoui, et son engagement en faveur de la liberté et de la dignité", conclut le communiqué. Le peuple sahraoui poursuit sa lutte depuis plus de 40 ans pour son autodétermination et le recouvrement de ses droits légitimes. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.