La demande de formation formulée par les entreprises implantées à Tizi Ouzou reste "faible" malgré les nouvelles facilitations introduites par la direction de la formation et de l'enseignement professionnels, a indiqué mardi son directeur, Arab Benacer. Le premier responsable du secteur qui intervenait à l'occasion d'une journée d'étude sur la formation continue, organisée à la maison de la culture Mouloud Mammeri, a expliqué que les opérateurs économiques, pour diverses raisons, notamment l'incidence financière induite par cette démarche, "n'expriment pas leurs besoins en matière de formation et de recyclage de leurs personnels". Des actions visant à sensibiliser les chefs d'entreprise sur l'importance de la formation continue dans l'amélioration de la compétitivité et le prolongement de la durée de vie de leurs entités économiques sont menées par la DFEP qui se penche également sur leur accompagnement dans l'identification des besoins et l'élaboration d'un plan de formation, a-t-il signalé. La tutelle a inscrit également dans ses perspectives la diversification des modes et des dispositifs de formation afin de s'adapter aux spécificités des demandes des différents secteurs, à travers l'introduction des cours de soir, la formation par alternance et les séances de regroupement, a-t-il ajouté. Dans le cadre de son plan d'action pour 2016, la DFEP a lancé une opération de prospection menée par les établissements de secteur, en plus de l'installation de bureaux de formation continue à travers tous les centres et les instituts de formation et de l'enseignement professionnels, a-t-il fait savoir. Une demande de stage pour un total de 311 ouvriers issus de divers domaines de compétence a été exprimée par les entreprises et les institutions prospectées à travers la wilaya, à l'image des établissements de santé, les collectivités locales, les entreprises publiques et privées, les services de sécurité, les établissements scolaires, les subdivisions de l'urbanisme et de la construction, les travaux publics, les ressources en eau et l'environnement, apprend-on de même source. M. Benacer a cité, dans ce sillage, l'exemple du CFPA de Kerrad Rachid qui a prospecté une quarantaine d'organismes employeurs et a concrétisé 17 formations pour un effectif de 2100 stagiaires, au moment où 10 employeurs ont exprimé leur accord de principe et 13 autres sont en phase d'expression de leur commande pour un effectif dépassant 400 éléments. Toutes ces manœuvres et actions menées au profit des opérateurs économiques de la région ont pour objectif de considérer la formation continue comme un "investissement aux impacts économiques et sociétaux avérés, et non comme une obligation fiscale, telle qu'elle est perçue actuellement", a-t-il conclu. S'inscrivant dans le même ordre d'idées, le directeur de la Chambre du commerce et de l'industrie Djurdjura, Ameziane Medjkouh, a relevé un "manque de conscience chez les entreprises sur l'importance de la formation et de l'apprentissage qui sont relégués au second plan". Il a recommandé d'aller vers "l'obligation de la formation pour tous les opérateurs" dans le but de préserver les entités économiques de la disparition, rappelant que la durée de vie moyenne d'une entreprise dans la région est estimée à quatre ans, ce qui est "très alarmant". La journée d'étude a été marquée par des interventions de représentants de différents organismes participants tels que l'Office national de développement et de la promotion de la formation continue (ONDEFOC), le fond national de développement de l'apprentissage et de la formation continue (FNAC, le forum des chefs d'entreprises FCE et l'entreprise nationale des industries électro-ménagères (ENIEM) qui se sont étalés sur leurs missions et leurs stratégies de formation continue.