Le Conseil de sécurité des Nations Unies entamera dans quelques heures ses consultations sur le Sahara occidental, qui se tiennent cette année dans un contexte marqué par les tensions provoquées par le Maroc pour saper le processus onusien. A l'ordre du jour de cette réunion, qui se tient à huis clos, figure l'examen du rapport du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon sur le Sahara occidental et le rétablissement de la Minurso dans la plénitude de son mandat, après les mesures de rétorsion prises par Rabat contre cette mission onusienne. Le rapport qui va servir de base de discussions au renouvellement du mandat de la Minurso sera présenté par Herve Ladsous, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix et par Christopher Ross, l'envoyé personnel de Ban Ki moon pour le Sahara occidental. L'adoption de la résolution sur la Minurso est prévue quant à elle jeudi. Les Etats-Unis ont présenté un projet de résolution qui exige "le rétablissement immédiat" des activités de la Minurso et le retour de son personnel civil expulsé par le Maroc, a indiqué mercredi M. Ahmed Boukhari le représentant du Front Polisario aux Nations Unies. L'initiative américaine soutenue également par la Grande Bretagne et la Russie, deux membres permanents du Conseil de sécurité fait objet de sabordage de la part de la France et du Maroc qui refusent de rétablir le mandat de cette mission. Le projet de résolution américaine a noté que l'expulsion de la composante civile de la Minurso a sérieusement affecté les capacités de la Minurso qui n'est plus en mesure d'assumer son mandat tel que il lui a été assigné par le Conseil de sécurité, ont rapporté mercredi des medias américains à New York. Les Etats-Unis ont demandé à Ban Ki-moon de revenir au Conseil de sécurité dans 60 jours pour informer ses membres sur l'état du rétablissement des activités de la Minurso. Si aucun progrès n'est réalisé en ce sens, le Conseil de sécurité devrait envisager d'autres mesures pour rétablir le mandat de cette mission, selon les Etats-Unis qui ont exprimé leur soutien à l'engagement du chef de l'ONU et de son envoyé personnel de parvenir à une solution à ce conflit. Les Etats-Unis ont également appelé le Front Polisario et le Maroc à reprendre les négociations de bonne foi et sans conditions préalables. Mercredi, le représentant du Front Polisario aux Nations Unies, M. Ahmed Boukhari a déclaré à l'APS que "la France menait une action très agressive pour paralyser l'initiative américaine". "En jouant ce rôle, la France assume toute la responsabilité sur un possible retour de la guerre au Sahara occidental avec son soutien aveugle à la politique du Maroc", dans les territoires occupés, a-t-il affirmé. La France essaye de peser de tout son poids pour introduire des amendements à la proposition américaine, selon des sources diplomatiques qui ont requis l'anonymat, citées par la presse américaine. En réalité, la France essaye de trouver "une issue honorable au Maroc, puisque la décision d'expulser la composante civile et politique a été prise par le Roi lui-même qui prétend que cette décision est irrévocable", souligne-t-on de même source.