Le gouvernement d'union nationale en Libye a annoncé mardi la création d'une garde présidentielle composée d'unités de l'armée et de la police pour assurer des missions de sécurité au profit des plus hautes autorités et des établissements publics libyens, au moment la communauté internationale œuvre pour la réinstauration de la paix dans le pays. Le Conseil présidentiel, en sa qualité de commandant suprême de l'armée libyenne, a annoncé la création d'une garde présidentielle composée d'unités de l'armée et de la police, précisant que "son siège sera établi à Tripoli". Le Conseil présidentiel, qui compte parmi ses membres le Premier ministre désigné du gouvernement d'union Fayez al-Sarraj, les vice-Premiers ministres et des ministres d'Etat, a également invité toute personne désireuse d'intégrer ce nouveau corps de l'armée, dont la tache sera d'assurer la sécurité des plus hautes autorités et des établissements publics, des sites stratégiques comprenant les canaux aérien, terrestre et maritime, ainsi que toute autre mission qui lui sera attribuée. "La garde présidentielle sera dirigée par un officier supérieur de grade colonel au moins", a précisé le Conseil, créé en vertu d'un accord conclu sous les auspices de l'ONU par les différentes parties libyennes en décembre dernier. Le gouvernement d'union nationale a également procédé à la formation d'un commandement militaire conjoint pour combattre le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI, Daech), interdisant à tous les groupes armés du pays d'agir sans avoir obtenu son feu vert. Le chef du gouvernement d'union libyen, Fayez al-Sarraj, qui tente de mettre en place une stratégie nationale pour combattre Daech, a récemment insisté sur la nécessité d'une action concertée "pour anéantir" l'organisation terroriste "avec la participation de tous". La Libye a été livrée aux milices armées depuis la chute du régime de Maamar El-Gueddafi fin 2011. Profitant de la profonde crise que secoue le pays depuis plus de cinq ans, Daech/EI --qui compterait entre 3.000 et 6.000 éléments dans le pays-- a pu s'emparer de territoires considérables. Les terroristes continuent d'étendre leur influence pour s'implanter dans ce pays, avec comme fief la ville de Syrte (Est). Mais depuis fin mars, un gouvernement d'union nationale soutenu par l'ONU est installé à Tripoli et tente d'asseoir son autorité. Le pays dispose actuellement de deux gouvernements au lieu de trois auparavant: celui de l'union nationale siégeant à Tripoli et l'autorité basée dans l'Est du pays que la communauté internationale appelle aussi à céder le pouvoir à l'exécutif d'union, qui puisse restaurer un pouvoir central. Efforts internationaux pour la réinstauration de la paix Ces nouvelles mesures sécuritaires interviennent en corrélation avec les efforts de la communauté internationale pour la réinstauration de la paix en Libye. Pour ce faire, une réunion internationale sur la Libye se tiendra au niveau ministériel le 16 mai dans la capitale autrichienne Vienne en présence "des principaux acteurs" régionaux et internationaux. La rencontre se fera "à Vienne, entre ministres des Affaires étrangères des pays les plus importants de la région, ainsi que des (...) principaux acteurs internationaux", avait expliqué lundi le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, en visite en Tunisie pour des entretiens sur la lutte antiterroriste et la situation en Libye. La question libyenne était également au cœur, mercredi dernier, d'une réunion des ministres de la Défense des pays de la coalition combattant le groupe terroriste EI/Daech, à Stuttgart en Allemagne, qui devaient déterminer "le début des opérations militaires que l'Italie veut conduire en prenant la tête d'une coalition anti-Daech en Libye". L'Italie affirme être prête à conduire la coalition militaire contre Daech en Libye, après l'approbation du gouvernement de Fayez al-Sarraj, tout en poursuivant le processus politique, sur lequel œuvre la communauté internationale. Depuis son arrivée à Tripoli, le 30 mars, le gouvernement d'union libyen ne cesse de recevoir le soutien de plusieurs pays, qui se sont engagés à aider le nouvel exécutif libyen à sortir le pays du chaos. Dans le cadre des actions diplomatiques pour une sortie de crise en Libye, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a effectué une visite à Tripoli, à la mi-avril, pour renouveler l'appui de l'Algérie aux efforts visant le recouvrement de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Libye. M. Messahel avait rappelé que l'Algérie a toujours plaidé pour la préservation de la souveraineté, de l'intégrité territoriale de la Libye et de l'unité de son peuple et a constamment favorisé la solution politique à travers le dialogue entre toutes les parties libyennes.