Le secteur de l'agriculture va relancer le projet de réhabilitation du Barrage vert en intégrant les nouveaux préceptes liés au développement durable, à la lutte contre la désertification et l'adaptation aux changements climatiques. "La désertification est un problème des plus préoccupants, aggravée par les changements climatiques. Elle menace la totalité des écosystèmes naturels par la réduction du potentiel biologique et la rupture des équilibres écologiques et socioéconomiques", relèvent les spécialistes. "C'est dans cette perspective que le ministère a inscrit la relance du projet de grande envergure qu'est le Barrage vert, selon les nouveaux préceptes liant le développement durable, la lutte contre la désertification et l'adaptation aux changements climatiques", indique le ministère dans une note d'information. C'est dans ce sens qu'une journée d'étude sur le Barrage vert se tiendra dimanche à Boussaâda (wilaya de M'Sila) à l'occasion du 45ème anniversaire de son lancement, pour faire le bilan de ce rempart réalisé entre 1970 et 1980 afin de faire face à l'avancée du désert et de discuter des perspectives du projet de sa réhabilitation. En guise d'élaboration d'un plan d'action permettant la protection et la réhabilitation de cet ouvrage, le ministère a confié au Bureau national d'études du développement rural (Bneder) la réalisation d'une étude portant sur sa réhabilitation et son extension. L'étude vise à "appréhender les menaces qui pèsent sur le Barrage vert, à évaluer les impacts environnementaux et sociaux de cet investissement, analyser l'apport des différents programmes de lutte contre la désertification qui y ont été menés et proposer un plan d'action opérationnel permettant la reprise et l'extension de l'ouvrage moyennant une stratégie adaptée au contexte économique, social et écologique qu'impose la réalité d'aujourd'hui", selon le ministère. Les principales actions visées par ce plan d'action sont l'extension de la zone du barrage vert sur plus de 1,7 millions hectares (ha) au niveau de 10 wilayas. Il s'agit aussi de la réhabilitation des plantations sur plus de 159.000 ha, de l'extension forestière et dunaire sur plus de 287.000 ha, de la réalisation de bandes vertes routières sur 26.000 ha, l'extension agropastorale sur plus de 1,8 millions ha, l'aménagement et développement forestier sur plus de 295.000 ha. La journée d'étude permettra de valider le plan d'action par les différents acteurs et partenaires (ministères, autorités locales, société civile, professionnels et privés), d'arrêter des orientations pour sa mise en oeuvre, d'élaborer les indicateurs et/ou de mécanismes de suivi et dévaluation de sa mise en oeuvre. Cette ceinture verte vise à stopper l'avancée du désert vers le nord en créant une véritable barrière de verdure reliant les frontières algériennes ouest aux frontières est sur une longueur de 1.500 kms et une largeur de plus de 20 kms, soit sur une superficie de plus de 3 millions ha. La conception du projet, essentiellement forestière dans sa première formulation, a été revue en 1982, afin de rétablir l'équilibre écologique par une exploitation rationnelle des ressources naturelles. Depuis son lancement en 1970, le bilan du ministère fait état de plus de 300.000 ha de plantations forestières (reboisement, brise-vent, ceinture verte, fixation de dunes...), de 42.000 plantations pastorales, de 21.000 ha de plantations fruitières, de 14.000 kms de pistes et de 1.500 unités de mobilisation de ressources en eau. En matière de reboisement, les plantations ont été soutenues par le rythme des réalisations inscrites au Plan national de reboisement (PNR) lancé en 2000. La superficie de la zone du Barrage vert représente prés de 10% de la zone steppique, les forêts occupent 850.000 ha, soit un taux de boisement de 21% et représente 20% de la superficie globale. Quant aux nappes alfatières, les wilayas sur lesquelles s'étend le Barrage vert (Djelfa, Laghouat, El Bayadh, Naama, M'sila et Tébessa) occupent plus de 1,8 million ha, soit 73% des nappes alfatières nationales.