Des réseaux impliquant les acteurs économiques et scientifiques seront créés prochainement autour de sept filières agricoles stratégiques, afin de rassembler les compétences nationales pour la réalisation des objectifs du quinquennat en cours, a indiqué, samedi, le ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, Sid Ahmed Ferroukhi. "Les réseaux font partie des outils qui nous permettent de mobiliser toutes les compétences scientifiques et de recherche et développement autour des filières stratégiques définies dans le cadre du quinquennat en cours", a souligné le ministre lors d'une journée thématique sur les réseaux des filières stratégiques de l'agriculture organisé à l'Institut national de recherche agronomique d'Algérie (INRAA). Il s'agit de mobiliser ces compétences autour des filières céréales, lait, viandes rouges bovines et ovines, tomate industrielle, pomme de terre et économie forestière. Dans ces filières, le gouvernement compte réduire les importations pour certains produits comme le blé dur et exporter d'autres tels que les maraîchers et les fruits. "Rassembler les compétences scientifiques autour de ces filière va aider les producteurs et les opérateurs économiques à améliorer leur travail sur le plan de la qualité, de la productivité et la compétitivité", a expliqué M. Ferroukhi. Des ateliers spécialisés ont été organisés lors de cette journée afin de proposer les modalités de mise en place de ces réseaux qui sont appelés à participer dans l'économie réelle des sept filières retenues. L'implication de la recherche et développement devrait réduite le temps et la distance entre les différents segments de filières et répondre aux problématiques que rencontrent les opérateurs au niveau de la production, la transformation, la commercialisation et l'exportation des produits agricoles et agroalimentaires. "Il s'agit d'une nouvelle ère pour le développement de la recherche scientifique mise au service de l'agriculture", a indiqué le directeur général de l'INRAA, Fouad Chehat. La nouvelle loi d'orientation scientifique permet de mettre en place une stratégie globale destinée à encourager la recherche scientifique dans les secteurs socio-économiques. Présent à cette rencontre, le ministre de l'Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, a indiqué que l'université devrait désormais s'impliquer dans le développement socioéconomique du pays. C'est, d'ailleurs, l'objectif de la nouvelle stratégie du secteur qui incite chaque université à avoir un projet d'entreprise, a-t-il renchéri. L'université est aussi appelée à mettre en place des plans de recherche-développement à long terme à travers des spécialités par rapport à la région de son implantation, selon lui. M. Hadjar a rappelé que l'article 43 de la nouvelle loi d'orientation scientifique stipule que l'objectif de la création de ce genre de réseaux est de rassembler les compétences et l'utilisation des moyens communs au service du développement économique du pays. Dans sa stratégie de sortie de dépendance des revenus des hydrocarbures et de diversification de l'économie nationale, le gouvernement a recensé, dans le secteur agricole, des filières où l'Algérie dispose de potentialités à même d'assurer son autosuffisance et de dégager une surproduction pour l'exportation. C'est le cas du blé dur dont les importations ont atteint 17,6 millions de quintaux pour une valeur de 783 millions de dollars en 2015, alors que la production nationale s'était établie à 20,2 millions de quintaux durant la même année. Pour réduire ces importations de blé dur, le gouvernement mise sur l'amélioration de la production dans les zones du sud, l'utilisation des systèmes économiseurs d'eau et atteindre un rendement de 40 quintaux/ha contre 17 actuellement. Concernant le lait, il s'agit d'accroître la production actuelle, qui est de 3,75 milliards de litres/an, à plus de 5,5 milliards de litres à l'horizon 2019. Le plan table aussi sur zéro importation de poudre de lait pour les produits dérivés, soit un volume en équivalent litre de l'ordre de 1,6 milliard de litres. Pour la pomme de terre, le gouvernement veut maintenir une couverture totale des besoins du marché national et dégager un excédent pour l'exportation et pour la transformation. Il s'agit aussi d'arriver à zéro importation de semence classe A à l'horizon 2019, soit une économie de 36 millions de dollars. Pour la tomate industrielle, l'objectif est de réduire à zéro importation de concentré de tomate d'ici à 2019 et d'exporter 25.000 tonnes de double concentré.