La Ligue des oulémas, prêcheurs et imams des pays du Sahel, s'est réunie, hier, à Alger. Le débat a porté sur les expériences religieuses des pays de cette région dans la lutte contre le phénomène de l'extrémisme religieux et l'extrémisme violent. Un phénomène qui a été qualifié d'"étranger" aux sociétés africaines par le secrétaire général de la Ligue, l'Algérien Youcef Mecheria. Cette rencontre, qui comprend des travaux d'ateliers, engagés depuis hier en début d'après-midi, et qui devront se clôturer aujourd'hui, revêt un caractère d'urgence. Et ce sont les cas libyen et tunisien qui étaient au centre des préoccupations. Le chaos en Libye et la menace de l'extrémisme religieux et violent en Tunisie inquiètent particulièrement la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams des pays du Sahel. "La situation est instable dans ces deux pays. Parallèlement, Boko Haram a adhéré à l'Etat islamique (Daech). Nous avons un grand rôle à jouer, nous oulémas, prêcheurs et imams des pays du Sahel, dans la lutte contre le terrorisme. Il s'agit d'une lutte qui se fait en amont. Notre rôle et surtout préventif. Nous agissons sur le terrain en encadrant les imams de la région pour que le discours religieux soit soft et modéré", explique Youcef Mecheria. Mais l'autre bataille à mener est celle devant avoir lieu sur le web et les réseaux sociaux. "Il y a des cellules dormantes de groupes extrémistes qui endoctrinent et recrutent des victimes sur les réseaux sociaux. Sur cet aspect, notre rôle consiste à faire un travail de contre-propagande. Un travail qui vise à désamorcer le discours radicaliste", a-t-il ajouté. Ces autres terrains sur lesquels la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams des pays du Sahel, veut peser, sont les universités et les mosquées. La Ligue travaille également à étendre son champ d'action à d'autres régions africaines. Ses efforts ont d'ailleurs abouti à la récente adhésion à cette démarche de déradicalisation de la Guinée, du Sénégal et de la Côte d'Ivoire. De son côté, le président de la Ligue, le Nigérien Daouda Abdou Boureima, a beaucoup insisté sur le concept de l'"unité nationale", dans chaque pays, pour parer à la menace de l'extrémisme religieux et violent. Une menace qui se nourrit, se développe et se propage à chaque fois qu'un pays traverse une période d'instabilité. Un effort, a-t-il précisé, qui nécessite une mobilisation commune et générale des pays concernés. M.M.