Une trêve de 48 heures, décidée à l'initiative de la Russie, a été instaurée jeudi à Alep afin de réduire la violence armée menée par des groupes terroristes, alors que l'ONU insiste sur la nécessité du dialogue politique pour une sortie de la crise en Syrie. "A l'initiative de la Russie, un +régime de silence+ est entré en vigueur à Alep pour 48 heures le 16 juin à 00H01 (21H00 GMT mercredi) afin de réduire le niveau de violence armée et stabiliser la situation", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Le ministère accuse le Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, d'avoir attaqué plusieurs quartiers d'Alep avec des lance-roquettes et d'avoir mené une offensive avec des chars dans le sud-ouest de la ville. Les forces gouvernementales gagnent du terrain Les forces gouvernementales syriennes sont parvenues à reprendre mercredi Zeitan et Khalassa, deux villages qu'elles avaient perdus quelques heures plus tôt au sud-ouest d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les terroristes du Front al-Nosra ont toutefois lancé une nouvelle contre-attaque mercredi matin pour reprendre Khalassa, un point stratégique situé en hauteur. La reprise de Khalassa permettrait aux terroristes de surveiller la voie d'approvisionnement du gouvernement reliant l'aéroport de Nairab à Alep, selon les explications du directeur de l'Observatoire Rami Abdel Rahmane. La ville d'Alep est divisée en secteurs contrôlés par l'armée syrienne à l'Ouest et zones rebelles à l'Est. Par ailleurs, dans le sud de la province d'Alep, la localité de Khan Toumane et d'autres secteurs de la région ont été la cible de violents bombardements dans la nuit, selon l'OSDH. Au nord d'Alep, le gouvernement a pilonné le principal axe de ravitaillement des rebelles et la région d'Al-Maleh, selon la même source. L'ONU insiste sur le dialogue Le dialogue est l'unique moyen de réaliser un progrès dans le processus de règlement de la crise syrienne, a affirmé mercredi le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. "Il est impossible de réaliser un progrès dans le processus de règlement de la crise en Syrie sans passer par le dialogue", a souligné Ban Ki-moon dans une déclaration à l'agence de presse russe "Tass". "Les efforts de la communauté internationale sont également indispensables", a-t-il relevé, se félicitant de l'"impact positif de la coopération entre les chefs de la diplomatie, russe Sergueï Lavrov et américaine John Kerry sur cette question". Le chef de l'ONU a aussi souligné l'importance de la résolution onusienne n° 2254 qui appelle toute les parties à aller de l'avant et à réaliser les ambitions du peuple syrien. Plus de 280.000 personnes sont mortes depuis 2011 dans le conflit en Syrie alors que des millions d'autres ont été poussées à fuir les combats, selon un dernier bilan des Nations unies.