Les participants à la journée d'information sur "l'enfant africain à l'ombre des conflits et des crises" ont appelé, jeudi à Alger, à accorder davantage d'intérêt à l'enfant et à renforcer les efforts visant à le protéger des conflits armés et des crises à travers la mise en place d'une charte pour la paix. En dépit de l'existence d'une charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant depuis juillet 1990 qui appelle à préserver l'intérêt suprême de l'enfant, l'Afrique "souffre encore des affres de l'exploitation et de la marginalisation vu la situation difficile que vit l'enfant", a souligné la ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, Mounia Meslem lors de cette journée organisée par son département au centre Aissa Messaoudi au siège de la Radio nationale, à l'occasion de la célébration de la journée africaine coïncidant avec le 16 juin de chaque année. Vu la situation désastreuse dont souffre de nombreux enfants du continent, l'Algérie a choisi de célébrer la journée de l'enfant africain sur le droit international et humanitaire et ses perspectives au profit de l'enfant pour lui permettre de jouir de ses droits légaux, sur la base de l'article 22 de la charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant qui exhorte les pays membres à prendre toutes les mesures nécessaires à la protection de l'enfant des conflits armés". L'Algérie avance vers l'élaboration d'une charte pour la protection des droits de l'enfant et l'enseignement de la culture de la paix, en attendant de la soumettre sur la scène africaine, la paix étant "un élément clé" pour protéger l'enfant d'une part et réaliser un développement durable dans le continent africain d'autre part. Pour ce qui est de la célébration de la journée de l'enfant africain, organisée cette année sous le thème : "Les conflits en Afrique : ensemble pour protéger les droits de tous les enfants", la ministre a estimé que les enfants constituaient désormais une "arme privilégiée dans les conflits" à travers le recrutement de cette catégorie dans les groupes extrémistes et terroristes, ce qui induit, a-t-elle ajouté, des répercussions sur le triple plan psychologique, sociale et sanitaire. Mme Meslem a plaidé pour la nécessaire prise en charge des enfants victimes de conflits armés, d'exploitation économique et de traite d'humains, soulignant l'importance que les "parties concernées assument leurs responsabilités dans un cadre organisé et humanisé". Pour sa part, M. Idris Alouache, professeur universitaire et avocat, a indiqué que "l'Algérie qui a souffert des affres du terrorisme, a pu régler ses conflits sur son territoire grâce à la mise en oeuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale". Il a par ailleurs proposé une "approche d'une charte africaine" pour la "consécration de la culture de paix en Afrique", estimant que la paix était un facteur essentiel pour garantir la protection des enfants africains, d'une part, et réaliser le développement durable, d'autre part. L'intervenant a mis l'accent sur l'importance d'engager une réflexion autour de la protection de l'enfant africain, notamment des conflits armés dans le cadre du droit national et humanitaire. Il a dans ce sens rappelé que "300.000 enfants dans le monde sont mobilisés dans des conflits armés, faisant d'eux des victimes de différentes violences physiques et morales".