Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a mené une action énergique pour la reprise en main de la situation dans son pays après la tentative de putsch avortée de vendredi dernier, a décidé une série de mesures drastiques dont l'instauration de l'Etat d'urgence. M. Erdogan a décrété l'état d'urgence qui permet notamment de décréter le couvre-feu, de restreindre le droit de manifester ou la liberté de circulation dans certains secteurs identifiés. Cette décision a été annoncée à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité nationale et d'un Conseil des ministres à Ankara où le président est retourné mardi pour la première fois depuis le putsch avorté. Prévu par l'article 120 de la Constitution turque, l'état d'urgence peut être imposé sur tout ou partie du territoire pour une période maximale de six mois en cas de risque grave d'actes de violence destinées à détruire l'ordre démocratique, selon l'agence de presse Anadolu. Il prévoit notamment des restrictions aux libertés de manifester ou de circuler. Après la publication de la décision dans le Journal officiel, l'instauration de l'état d'urgence doit être avalisée par le parlement turc dans la journée de jeudi, une simple formalité. Les autorités turques ont aussi intensifié une purge "massive" lancée après l'échec du coup d'Etat militaire du 15 juillet. Arrestations, suspensions, limogeages... les purges ont touché 55.000 personnes, notamment dans l'enseignement, la police, la justice, l'armée et les médias, selon les médias locaux. Cette vigoureuse riposte suscite l'inquiétude à l'étranger sans que cela n'ébranle la détermination du chef de l'Etat turc. Sans les citer, le président turc s'est dit convaincu que "d'autres pays pourraient être impliqués" dans ce putsch qui "n'est peut-être pas fini". D'autres part, "huit militaires, deux commandants, quatre capitaines et deux sergents avaient été arrêtés samedi et placés en détention provisoire après avoir atterri illégalement en hélicoptère" à l'aéroport d'Alexandroupolis (Nord-est de la Grèce, près de la frontière), selon les médias. L'un des huit militaires turcs jugés jeudi en Grèce pour "entrée illégale" a indiqué que lui et ses compatriotes "avaient eu peur" d'éventuelles arrestations "massives de militaires" lors de la tentative du putsch en Turquie est c'est pourquoi ils avaient décidé de fuir leur pays. Ankara accuse de son côté les partisans du prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen d'avoir fomenté ce coup d'Etat manqué. La tentative de prise du pouvoir par des militaires a fait plus de 300 morts et semé le chaos, notamment à Ankara, où le parlement et le siège de la police ont été bombardés par les mutins. M. Erdogan, qui se trouvait au moment du putsch dans la station balnéaire de Marmaris, sur la mer Egée, a déclaré qu'il y avait eu "des failles dans le domaine du renseignement". Depuis, environ 55.000 personnes ont été suspendues de leurs fonctions ou limogées, plus de 9.000 suspects ont été placés en garde à vue ou arrêtés dans le cadre de l'enquête après la tentative de putsch. Selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu, "99 généraux et amiraux ont été placés en détention provisoire en attente de leur procès". En outre, l'aide de camp de M. Erdogan, Ali Yacizi, est lui aussi détenu. Le bilan officiel des événements sanglants du putsch faisait état de 312 morts, dont 145 civils, 60 policiers et trois soldats, 218 "comploteurs" arrêtés et des dizaines d'autres tués lors de la tentative de coup d'Etat. La justice déterminera les accusations et les peines La justice turque déterminera la validité des accusations et les peines éventuelles contre les personnes soupçonnées d'être impliquées dans la tentative de putsch avortée dans "le plein respect de l'Etat de droit", a assuré jeudi l'Ambassade de Turquie à Alger. "La validité des accusations, le cas échéant, et les peines éventuelles qu'ils seraient confrontées, seront déterminées par la justice turque", a indiqué l'Ambassade dans une note à la presse. "Il ne devrait y avoir aucun doute que le processus se déroulera comme d'habitude dans le plein respect des droits fondamentaux, des libertés et de l'état de droit, tel que prescrit par la Loi. Toutes les voies de recours judiciaires sont disponibles", souligne le texte. La Turquie est parmi les membres fondateurs du Conseil de l'Europe qui définit les normes universelles en ce qui concerne les droits de l'homme, l'état de droit et la démocratie, rappelle l'ambassade. La représentation turque en Algérie a également expliqué que "les développements qui se sont déroulés en Turquie étaient une tentative de coup d'Etat par un groupe de comploteurs dans l'armée, lié à l'organisation terroriste Fethullah Gülen (FETO), en vue de renverser le gouvernement démocratique élu et l'ordre constitutionnel en Turquie". "Suite à la volonté démocratique de notre Etat et peuple, la tentative de coup a échoué et la démocratie a prévalu. Le gouvernement est en plein pouvoir", s'est-elle félicitée. Turquie/putsch: la justice déterminera la validité des accusations et les peines dans le respect de l'Etat de droit La justice turque déterminera la validité des accusations et les peines éventuelles contre les personnes soupçonnées d'être impliquées ans la tentative de putsch avortée dans "le plein respect de l'Etat de droit", a assuré jeudi l'Ambassade de Turquie à Alger. "La validité des accusations, le cas échéant, et les peines éventuelles qu'ils seraient confrontées, seront déterminées par la justice turque", indique un communiqué de l'Ambassade turque reçu jeudi à l'APS. "Il ne devrait y avoir aucun doute que le processus se déroulera comme d'habitude dans le plein respect des droits fondamentaux, des libertés et de l'état de droit, tel que prescrit par la Loi. Toutes les voies de recours judiciaires sont disponibles", souligne le texte. La Turquie est parmi les membres fondateurs du Conseil de l'Europe qui définit les normes universelles en ce qui concerne les droits de l'homme, l'état de droit et la démocratie, rappelle le communique. Le système judiciaire turc fonctionne en plein respect de, entre autres, ses obligations découlant des conventions des droits de l'homme des Nations Unies, de la Convention européenne des droits de l'homme et de sa Cour. La représentation turque en Algérie a également expliqué que "les développements qui se sont déroulés en Turquie étaient une tentative de coup d'Etat par un groupe de comploteurs dans l'armée, lié à l'organisation terroriste Fethullah Gülen (FETO), en vue de renverser le gouvernement démocratique élu et l'ordre constitutionnel en Turquie". "Suite à la volonté démocratique de notre Etat et peuple, la tentative de coup a échoué et la démocratie a prévalu. Le gouvernement est en plein pouvoir", s'est-elle félicitée. "FETO, qui a mis en scène cette tentative de coup, a des réseaux non seulement dans l'armée, mais aussi dans plusieurs organes de l'Etat", relève encore le communiqué, qui note: "Les personnes soupçonnées de faire partie de cette organisation terroriste seront dûment instruites et poursuivies en justice si nécessaire". "Ainsi que ceux en cours à l'égard de FETO, maintenant les mesures nécessaires seront prises contre tous ceux impliqués dans la tentative de coup, afin que tous les responsables soient traduits rapidement devant la justice", conclut le texte.