La réunion informelle de l'OPEP, prévue mercredi prochain à Alger, est l'aboutissement d'un long processus de concertation initié par l'Algérie depuis même début 2015 en vue de trouver un accord consensuel pour stabiliser le marché pétrolier. Organisée en marge du 15ème Forum international de l'énergie (IEF) qui se tiendra mardi et mercredi à Alger, cette réunion est destinée à rapprocher les points de vue des pays membres de cette organisation pétrolière pour trouver une solution à même de soutenir les prix du brut avec l'espoir de voir les producteurs hors-OPEP adhérer à une éventuelle décision allant dans le sens d'un rééquilibrage du marché. Prônant constamment une approche de coopération privilégiant la concertation et le dialogue entre l'ensemble des pays exportateurs, qu'ils soient membres ou non de l'OPEP, l'Algérie a multiplié les démarches dans l'objectif de faire converger les positions au sein des pays de l'OPEP et entre cette dernière et les autres gros producteurs à l'image de la Russie. Le but est d'aboutir à un accord consensuel de geler la production permettant à la fois de soutenir les prix mais aussi d'absorber le surplus d'offre qui a atteint des niveaux spectaculaires. "L'Algérie est un pays conciliateur reconnu pour ses qualités de dialogue et qui a l'avantage d'être en très bonne relation avec l'ensemble des membres de l'OPEP", a relevé le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, dans un entretien accordé vendredi dernier à l'APS, ajoutant que ceci "constitue un facteur supplémentaire qui donne davantage de confiance aux autres pays". Dans le cadre de ces efforts, M. Boutarfa s'était rendu notamment au Qatar, en Iran et à Moscou et s'était entretenu avec ses homologues saoudien, russe, iranien et qatari ainsi que le Secrétaire général de l'OPEP, sur la situation du marché pétrolier et sur les perspectives de la réunion d'Alger. A ce propos, il relève la convergence de toutes les parties sur la nécessité "d'agir positivement pour remettre de l'ordre" dans le marché car la situation actuelle "n'est favorable ni à l'économie mondiale, ni aux pays producteurs, ni aux pays consommateurs". L'espoir d'obtenir un résultat positif à l'issue de la réunion d'Alger a été conforté par l'optimisme affiché par le SG de l'OPEP, Mohammed Sanusi Barkindo (Nigeria), lors de sa dernière visite à Alger. Se disant "optimiste" sur les résultats de la réunion, M. Barkindo a salué les efforts déployés par l'Algérie pour rapprocher les points de vue des pays OPEP et non-OPEP, espérant que ces efforts donneraient lieu à des résultats positifs. Dans ce sens, il a expliqué que les ministres de l'Energie de l'OPEP pourraient convoquer une réunion extraordinaire s'ils arriveraient à un consensus lors de la réunion informelle d'Alger. En outre, l'audience accordée, la semaine passée à Caracas, par le Président du Venezuela, Nicolas Maduro Moros, au président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa, a permis aux deux responsables de discuter de cette réunion. Lors de cette rencontre tenue en marge du 17ème sommet du Mouvement des non-alignés, le Président Maduro a exposé les propositions de son pays pour la stabilité du marché pétrolier. Pour le Président vénézuélien, cette réunion informelle de l'OPEP représente une vraie opportunité en vue d'un accord des pays membres et non membres de l'OPEP afin de garantir des prix raisonnables et équitables pour la stabilité de l'économie mondiale et pour permettre aux pays producteurs de relancer leur économie. En parallèle, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, s'était lui aussi entretenu avec le ministre irakien des Affaires étrangères, Ibrahim El Djaafari, sur les efforts en faveur de la stabilisation des prix du pétrole sur les marchés internationaux. Depuis début 2015, l'Algérie multiplie les actions de concertation et de dialogue en direction de pays producteurs de pétrole y compris non-OPEP en vue de soutenir les prix du pétrole. C'est dans ce sens qu'une démarche consensuelle avait été initiée dès février 2015 par le Président Abdelaziz Bouteflika qui avait dépêché alors plusieurs ministres portant des messages aux pays producteurs de pétrole pour rétablir l'équilibre du marché pétrolier. Les messages du Président Bouteflika avaient alors été transmis à l'Arabie Saoudite, Russie, Sultanat d'Oman, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Mexique, Colombie ainsi que les pays membres de l'Association des producteurs de pétrole africains (APPA) qui sont le Nigéria, le Gabon, l'Angola, le Congo et la Guinée-équatoriale.