Le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a participé à la réunion des producteurs de pétrole Opep et non Opep tenue mercredi à Istanbul (Turquie) en marge du 23ème Congrès mondial de l'énergie. A l'issue de cette rencontre, M. Boutarfa "a manifesté sa satisfaction quant aux échanges positifs qui ont prévalu lors de cette réunion et qui ont permis de renforcer les mécanismes de concertation et de coopération entre les pays membres et non membres de l'Opep", a indiqué jeudi le ministère de l'Energie dans un communiqué. A cet effet, "les pays non membres de l'Opep ont été invités à se joindre à la réunion du Comité technique de haut niveau mis en place par l'Opep suite à l'accord d'Alger le 28 septembre 2016", a précisé le communiqué. "Ce Comité technique de haut niveau se réunira les 28 et 29 octobre à Vienne (Autriche). Les pays non membres de l'Opep se joindront à ce comité le 29 octobre pour coordonner leurs actions et discuter des meilleurs moyens pour équilibrer et stabiliser les marchés", a-t-on ajouté. Pour rappel, la mise en place de ce Comité technique de haut niveau avait été décidée lors de la réunion extraordinaire de l'Opep tenue le 28 septembre à Alger, qui avait été couronnée par la décision de réduire sa production pétrolière à un niveau allant entre 32,5 mbj et 33 mbj. Par ailleurs, en marge de ce Congrès mondial de l'énergie, M. Boutarfa s'est entretenu avec le ministre turc de l'Energie et des Ressources naturelles, Berat Albayrak. Les deux parties ont évoqué les volets de coopération entre l'Algérie et la Turquie notamment en matière d'énergie et ont discuté du renforcement de la diversification de la coopération entre les deux pays. Les deux ministres ont aussi décidé de réunir prochainement la commission mixte algéro-turque. Dans le cadre de ce Congrès mondial de l'énergie, M. Boutarfa a participé à une réunion ministérielle tenue à huis clos et dédiée au "Trilemme énergétique mondial". A l'issue de cette rencontre au sommet, il a eu des échanges avec le président vénézuélien Nicolas Maduro et son ministre du Pétrole, Eulogio del Pino. Il s'est également entretenu avec le président de l'Opep et ministre qatari du Pétrole, Mohammed bin Saleh al-Sada, et le secrétaire général de l'Opep, Mohamed Sanusi Barkindo. M. Boutarfa s'est aussi entretenu avec la présidente du Conseil mondial de l'énergie, Mme Marie José Nadeau. Lors de cet entretien, il a évoqué la participation de l'Algérie aux travaux de ce Conseil mondial de l'énergie et a abordé principalement la question de "l'équilibre recherché par le Trilemme de l'énergie et de la pertinence des indices et des paramètres appliqués pour juger les performances des pays en développement en matière d'accès à l'énergie, de durabilité et d'environnement", a précisé le communiqué. A souligner qu'à travers ce Trilemme énergétique, il s'agit de voir comment produire, de façon sûre et stable, une énergie peu chère et accessible à tous et avec un impact environnemental faible. Le ministre a, d'autre part, participé à une session du Congrès intitulée "les frontières des hydrocarbures: qu'est-ce qui changera la donne?". Dans son intervention, M. Boutarfa a indiqué qu'il était plus judicieux de parler de "l'énergie sans frontières" tant il est vrai que la dynamique rendue possible grâce à l'énergie donne des perspectives toujours nouvelles de développement et de croissance. Selon le ministre, l'histoire a montré que l'énergie a connu non pas des "frontières" mais des périodes d'accélération marquées par le génie de l'homme. Partant de là, il a identifié "l'innovation" comme principal facteur de changement qui a concouru au développement rapide de certaines énergies. La question de "ce qui va changer la donne" est ainsi à appréhender essentiellement sous l'angle de l'innovation technologique dans ses rapports à la complexité des marchés et à la contrainte des changements climatiques, a-t-il ajouté. Le ministre a mis l'accent notamment sur les innovations en matière de biotechnologies émergentes, biologies computationnelles et nanotechnologies qui sont actuellement "en mesure de bouleverser la vision que nous avons des hydrocarbures à moyen et long termes". Il a aussi insisté sur la nécessité pour l'homme de partager, avec le plus grand nombre, les innovations dont il est l'auteur afin de réduire autant que possible les inégalités auxquelles le non accès à l'énergie donne lieu, en rappelant le rôle que les différentes parties prenantes doivent jouer pour assurer un "juste prix" à même de booster la technologie, d'une part, et de permettre l'accès à l'énergie pour tous, d'autre part. L'enjeu, a-t-il poursuivi, est de permettre aux nouvelles sources d'énergie de se développer grâce à la technologie sans que l'élan ne soit freiné en raison de prix trop élevés ou trop bas.