L'incidence du cancer du rein est en constante augmentation en Algérie où quelque 53.000 cas sont répertoriés, ont souligné, mercredi à Oran, les participants aux 1ères journées internationales d'onco-urologie sur le thème "Cancer du rein : actualités et perspectives" . Oncologues et urologues ont convenu de la nécessité d'une approche pluridisciplinaire dans le traitement du cancer du rein, considéré dans les 1990 comme "l'oublié des cancers", période durant laquelle aucun traitement n'existait encore pour ce type de pathologie. L'unique traitement était la chirurgie (Néphrectomie partielle ou radicale). Les interventions des participants à cette première rencontre du genre, ont porté sur l'actualité de la prise en charge du cancer du rein en Algérie, "un cancer relativement peu fréquent en Algérie, au Maghreb, au Moyen-Orient et en Afrique, mais très fréquent en Europe et en Amérique du Nord", a souligné le Pr Blaha Larbaoui du Centre Anti-Cancer "Emir Abdelkader" de Misserghine (Oran). Il a ajouté que "l'incidence se situe entre 2 et 2.5 pour 100. 000 habitants, ce qui correspond à environ 800 à 1.000 nouveaux cas en Algérie par an". "Diagnostiqué tôt, le traitement du cancer du rein repose essentiellement sur la chirurgie, avec des chances de guérison pouvant atteindre les 100% ", a indiqué le Pr Larbaoui, soulignant qu'à un stade avancé, le traitement est pluridisciplinaire et reposant surtout sur la thérapie ciblée et très récemment sur l'immunothérapie. De son côté, le Pr. Kamel Bouzid, chef du service oncologie du Centre Pierre et Marie Curie (CPCM) d'Alger, tout en confirmant l'augmentation de l'incidence du cancer du rein en Algérie, a souligné que le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a fait de la lutte contre le cancer, une priorité nationale, notamment avec la finalisation, en octobre 2014, du Plan Anti-Cancer (PAC). "Le Plan Anti-Cancer a servi à une prise de conscience des professionnels de la santé et des citoyens sur la nécessité de lutter contre ces pathologies", a-t-il souligné, ajoutant que plusieurs facteurs sont responsables de ce type de cancer, notamment le tabagisme, la qualité de la nutrition et de l'eau, l'environnement, les virus cancérigènes, ainsi que des facteurs héréditaires dont la consanguinité. Dans ce cadre, le Pr Bouzid a indiqué que le diagnostic précoce est important et nécessite un plateau thérapeutique et des moyens très importants, affirmant que, dans ce cadre, "l'Etat a fait un effort extraordinaire pour rendre disponible le matériel de radiologie, nécessaire pour le traitement et le dépistage". Sur un autre plan, le même praticien a déclaré que le traitement du cancer du rein revient à 6.000 euros par mois, d'où la nécessité de développer l'assurance maladie sur tous les plans, citant en exemple le cas de l'hormonothérapie, actuellement remboursée à 100% et qu'aucune rupture des traitements n'a été observée depuis 15 ans. La dynamisation de la recherche fondamentale, le dépistage précoce et l'utilisation du fonds national du cancer (un budget de 100 millions de dinars par an) sont autant de garanties pour offrir aux patients algériens atteints de ce type de cancer une prise en charge de qualité et une espérance de vie plus longue, a encore souligné l'intervenant. Cette rencontre est organisée par le CAC et l'EHU d'Oran, rappelle-t-on.