Le président de la Société algérienne d'oncologie médicale (SAOM), le Pr. Kamel Bouzid, a annoncé samedi à Alger, le lancement du dépistage précoce du cancer colorectal dans la wilaya de Béjaïa. Lors d'une conférence de presse sur les nouveaux types de traitement adoptés en Algérie, le Pr. Bouzid a salué la décision du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière portant installation d'un comité national dans le cadre du Plan national de lutte contre le cancer (2015-2019) chargé du lancement du dépistage précoce du cancer colorectal à Bejaia. Celle-ci s'étendra à court terme aux différentes régions du pays. Le cancer colorectal compte parmi les cancers que l'on peut prévenir en changeant certaines habitudes sachant que cette maladie vient en deuxième position chez les hommes après le cancer du poumon et chez les femmes après celui du sein avec une moyenne de 25 cas pour 100 000 habitants par an, selon le spécialiste. Il a précisé que si la maladie continuait d'évoluer avec le même rythme, elle se placera première dans les cinq prochaines années en Algérie, mettant en garde contre les risques qu'encourt le malade car elle reste parmi les cancers incurables malgré les avancées scientifiques enregistrées. D'autre part, le Pr. Bouzid a appelé le corps médical à accélérer les analyses pouvant déceler la maladie dès constat d'une anémie ou de douleur hémorroïdale. Egalement chef du service du cancer du sein au Centre national anti-cancer Pierre et Marie Curie, il a déploré le fait que les malades ne se présentent en consultation qu'après évolution de la maladie. Le Pr. Bouzid a révélé que l'Algérie venait en tête des pays du monde arabe et d'Afrique qui envisagent d'introduire prochainement la biopsie liquide pour optimiser la prise en charge du cancer colorectal métastasé (CCRM) ce qui aidera les professionnels de la santé à cibler les traitements. Le spécialiste a annoncé également l'introduction depuis quelques mois de l'immunothérapie dans certains centres anti-cancer. L'efficacité de traitement est désormais avérée à travers les expériences cliniques menées dans certains pays. Le Pr. Bouzid s'est dit satisfait de l'importation de ce traitement malgré son coût onéreux ce qui permettra d'améliorer la qualité de vie de plusieurs malades dont les chances de guérison étaient "minimes". L'immunothérapie est destinée aux cas de cancer qui touche plusieurs organes, insistant sur la nécessité d'élargir cette expérience clinique en Algérie (2% actuellement) pour atteindre un taux d'au moins 50% pour faire bénéficier le plus grand nombre de patients.