Le représentant du Front Polisario auprès des Nations Unies, Ahmed Boukhari, a, à nouveau, dénoncé mercredi à New York les blocages dressés par l'occupant marocain devant le processus de réglement du conflit au Sahara occidental qui exige un retour à la table des négociations, soulignant que Rabat multipliait « les tactiques dilatoires» pour saborder les efforts de Christopher Ross, Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour le Sahara occidental. «Rabat continue de recourir à des tactiques dilatoires avec le soutien connu de la France», pour bloquer les efforts de M. Ross pour relancer un cinquième round de négociations entre le Maroc et le Front Polisario, a déclaré M. Boukhari à l'APS à partir de New York. Le représentant du Front Polisario a indiqué que les autorités Marocaines se livraient actuellement aux tactiques dilatoires et d'obstruction en évoquant l'organisation des élections au Maroc et la Conférence de la Cop 22 pour retarder le voyage de Ross dans la région. Le médiateur de l'ONU qui a présenté mardi un compte rendu au Conseil de sécurité sur la gestion du dossier sahraoui peine toujours à obtenir la coopération du Maroc pour la reprise des négociations. Lundi, le porte parole, Stéphane Dujarric, a reconnu implicitement les blocages dressés par Rabat sur la liberté de mouvement de Ross en affirmant que son déplacement aux territoires occupés était toujours en discussion avec les autorités marocaines. Jusqu'ici, aucune confirmation n'a été donnée par l'ONU sur d'éventuels entretiens bilatéraux que devraient avoir le chef de l'ONU avec les autorités marocains sur la question sahraouie en marge de la Cop 22 à Marrakech. M. Boukhari a indiqué s'attendre à ce que «la visite du SG de l'ONU soit saisie comme une occasion pour relancer les négociations. C'est le souhait du Front Polisario», a-t-il dit mais a tempéré en précisant que jusqu'ici «il ne détenait pas d'éléments tangibles qui laissent croire que ce déplacement puisse servir cet objectif». «Le Conseil de sécurité est paralysé par la position de la France, cette dernière n'écoute pas M. Ross mais écoute le Maroc», a ajouté M. Boukhari, estimant que cet organe exécutif est devenu une partie du problème au lieu d'être une partie de la solution». Le représentant du Front Polisario a considéré que «les tactiques dilatoires du Maroc sont destinées à gagner du temps mais n'auront aucun effet sur la détermination du peuple sahraoui à poursuivre sa juste lutte pour la libération nationale». «Nous avons privilégié la voie pacifique à travers l'effort diplomatique de l'ONU mais si la porte se ferme devant la perspective pacifique ce n'est pas la faute du Front Polisario», a-t-il mis en garde. «En recourant à ces mêmes tactiques dilatoires, le Maroc s'adresse à l'Union Africaine pour en devenir membre. IL se trompe car l'UA ne va jamais accepter l'admission d'un pays expansionniste qui ne respecte pas les frontières héritées de l'indépendance», a-t-il soutenu. Lundi, M. Boukhari a salué la proposition des Etats-Unis de dépêcher une mission du Conseil de sécurité au Sahara Occidental en vue d'accélérer le processus de l'ONU pour le règlement du conflit.