Le pessimisme planait hier à l´ouverture du huitième round des négociations entre le Maroc et le Front Polisario, qui se déroulera jusqu´à demain à Manhasset, près de New York, sous l'égide de l´ONU. Selon des sources proches du dossier sahraoui à New York, les Marocains se sont présentés, comme au premier round, avec sous le bras leur plan d´autonomie sur le Sahara occidental, comme unique base de négociations en vue d´une solution au conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario sur l´avenir du Sahara occidental. L´attitude inflexible de la délégation marocaine a suscité un malaise au sein de la délégation sahraouie, déjà contrariée par le référendum sur la nouvelle Constitution du Maroc, le 1er juillet dernier, qui «intègre désormais le Sahara occidental dans le plan de régionalisation du royaume du Maroc». Dans une déclaration recueillie par l´agence de presse espagnole, le représentant du Front Polisario à New York, M. Ahmed Boukhari, et membre de la délégation sahraouie aux négociations de Manhasset, accuse le Maroc d´avoir organisé un référendum constitutionnel pour «poursuivre sa stratégie du fait accompli au Sahara occidental». Malgré ces manœuvres, le Front Polisario a décidé de «ne pas fermer la porte aux négociations et de continuer à apporter son plein soutien aux efforts du Conseil de sécurité et du représentant personnel du Secrétaire général de l´ONU, M. Christopher Ross, visant à débloquer les négociations», a ajouté M. Boukhari. Le Front Polisario ne veut pas, apparemment, se laisser piéger par la politique de la «chaise vide» vers laquelle les Marocains veulent le pousser. Les négociateurs sahraouis savent que l´objectif de Rabat est de perpétuer le statu quo qui dure pour le seul cas de décolonisation en Afrique encore à l´ordre du jour aux Nations unies. M. Boukhari ne perd pas espoir de voir la communauté internationale faire pression sur la puissance d´occupation marocaine pour le convaincre d´accepter d´aller vers un référendum d´autodétermination sur l´ancienne colonie espagnole. «L´ONU est parvenue à la conclusion que pour faire avancer ces négociations, l´avis du peuple sahraoui est incontournable», a estimé le représentant sahraoui dans sa déclaration à Efe, tout en formulant l´espoir que le Maroc «mette fin aux obstacles qu´il ne cesse de dresser, avec le soutien de la France, pour empêcher la tenue d´un référendum d´autodétermination au Sahara occidental».