Le 6e Festival international du conte de Constantine, organisé par l'Association "Ken ya ma ken" (Il était une fois), s'est ouvert samedi soir au Théâtre régional (TRC) en présence d'un public conquis. La première soirée du Festival, placé cette année sous le thème "Femmes de contes", a vu le passage de trois conteuses sur les planches. La soirée était à fort accent maghrébin, transportant un public tout ouïe vers un monde de sagesse où la fiction s'entremêle à la réalité. La conteuse marocaine Halima Hamdane, habituée du Festival, a donné le "la" de cette sixième édition, en prêtant sa voix à "la cafétéria des intellos", un récit imaginé par Fayçal Ahmed Rais, président de l'association organisatrice. Le conte se veut un hommage à une page dans un réseau social où un groupe d'amis, assoiffés de culture, se retrouve chaque jour pour faire et défaire le monde. La conteuse tunisienne Amel Boutebba a pris le relais pour relater l'histoire du "guignard" dont la vie bascule le jour où il fait la connaissance d'un homme qui se dit être la chance du malchanceux. Ce premier spectacle de la tunisienne en Algérie délivre un message bien connu: le désir de l'homme de toujours vouloir posséder davantage finit inéluctablement par le détruire. Accompagnée de tambours, de gumbri et de kerkabou, l'algérienne Sihem Kennouche a clôturé la première soirée du Festival international du conte en narrant la tragédie "le prince de Timbouctou". Alternant récit et musique Gnawi , cette histoire raconte la vie du prince Brahim, qui après avoir connu le faste et l'opulence des palais de Tombouctou se retrouve victime de la traite négrière et envoyé vers le nouveau monde, avant d'être une vingtaine d'années plus tard affranchi. Une manière pour la conteuse de dire que dans la vie rien n'est jamais acquis, que le souverain d'aujourd'hui sera peut être le miséreux de demain. La 6e édition du Festival international du conte et du récit se poursuit jusqu'au 26 octobre avec des spectacles de conteurs venus de six pays et avec, comme invité d'honneur l'artiste aux multiples facettes Salah Ougrout. Au TRC, à partir de 19h00, cinq soirées durant, les conteurs Shirine Al Ansary (Egypte), Hala Jalloul (Syrie), Sabah Maache (Maroc), Sytchkov Marianne (Russie) et Amine Hamlili (Algérie) donneront libre cours à leur talent, débuteront par la formule magique "Kan ya ma kan" pour rapporter de pays lointains des histoires anciennes parsemées de sagesse.