La deuxième édition des journées cinématographiques "Cinéma et mémoire", organisée par l'association Numidi Arts, se tient à la maison de la culture Malek Haddad de Constantine, en présence d'un large public constitué de professionnels et de passionnés du septième art. Cette manifestation qui se poursuivra jusqu'à mardi vise à "encourager le public constantinois à renouer avec la magie du grand écran, tout en se réconciliant avec la mémoire collective", a indiqué Lounis Yaou , président de l'association Numidi Arts. A l'occasion, le film "Mémoire en scène" produit en 2015 par l'Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel (AARC), a été projeté en ouverture, samedi soir, de ces journées, en présence de son réalisateur, Abderrahim Laloui. Le long métrage de 105 minutes revient sur la triste période qu'à vécue l'Algérie durant les années 90, ainsi que sur les sacrifices consentis par les artistes algériens pour continuer, envers et contre tout, à exercer leurs métiers. Servi par de nombreux comédiens de renom, à l'instar de Abdellah Laggoune, Chafia Boudraa, Amel Wahbi ou encore Farida Saboundji, le film raconte le destin tragique d'Azzedine (Abdellah Laggoune) et de sa femme Yousra (Amel Wahbi) qui veulent monter la pièce de Molière Tartuffe au théâtre de leur ville malgré la grogne et les menaces permanentes de la rue qui voit cette forme d'expression comme une hérésie. Le film aborde également l'assassinant de Tahar Djaout et d'Abdelkader Alloula. Malgré la tragédie, le dernier acte de "mémoire en scène" se termine sur une note d'espoir quand la troupe théâtrale décide de poursuivre le travail entamé avec Azzedine et Yousra. A l'issue de la projection, Abderahim Laloui a déclaré qu'il a voulu rendre hommage à l'histoire récente de l'Algérie tout en laissant au public la liberté de juger son film. En amont de la projection, les chercheurs et professeurs en histoire, Abdelmajid Merdaci et Ahmed Meliani, ont animé une conférence sur "l'histoire et l'écriture cinématographique". A l'affiche au cours de ces journées, les films "Lag'tatcha" de Ali Aissaoui, L'évasion" de Abdelhak Mehdi et "opération Maillot" de Ackacha Touita sernot projetés en présence de leurs réalisateurs respectifs.