Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a souligné dimanche à Alger l'importance du développement et de la stabilité sécuritaire dans les pays pourvoyeurs de migrants afin de faire face au phénomène migratoire dans le continent Africain. "Il est évident si on veut réellement juguler le phénomène migratoire en Afrique il faut s'attaquer aux causes liées notamment au développement et aux conflits", a indiqué M. Messahel lors d'une rencontre placée sous le thème "chemins d'exil, pistes d'écriture (migrations dans la littérature africaine), en marge du 21e Salon international du livre d'Alger (SILA). M. Messahel a indiqué que "les mouvements migratoires au niveau du continent sont vingt fois plus importants qu'ailleurs." "En Europe le flux ne dépasse pas les 1% en raison notamment des mesures dissuasives imposées par les Etats européens, tels que, le Schengen et les dispositifs Frontex (agence européenne de contrôle des frontières) et où le phénomène est instrumentalisé à des fins purement politiques" ", a-t-il fait remarqué. Là aussi, dit le ministre," des efforts doivent être faits, il faut essayer de régler les conflits afin d'encourager les populations à rester chez elles". "L'Afrique a procédé, à travers nombre de pays, à de très grandes réformes qui peuvent capter l'investissement. C'est sur ce point-là qu'il faut insister dans un esprit gagnant-gagnant", a-t-il soutenu. "L'Afrique est un continent d'avenir, et qui a un grand potentiel et un grand avenir. Le continent doit être une destination d'investissement", a-t-il ajouté lors de cette rencontre organisée dans le cadre du traditionnel espace Esprit Panaf initié depuis 2009. Deuxième question et sur laquelle revient le ministre, le règlement des conflits. "Le phénomène migratoire qui naît des conflits en Afrique a été accentué par la crise en Libye qui n'a pas encore mis sur place ses institutions pour pouvoir gérer ce flux migratoire", a-t-il regretté, appelant les pays africains à "encourager la coordination." "Il faut le gérer du point de vue économique et politique mais aussi du point de vue humanitaire et dans le respect total de la dignité humaine", a-t-il dit. A ce titre, note le ministre, "l'Algérie était précurseur du dialogue entre les pays pourvoyeurs de migrants et le pays d'accueil", rappelant que l'Algérie avait abrité de nombreuses réunions sur le sujet et la participation en 2001 du président de la République Abdelaziz Bouteflika au premier Sommet sur la question migratoire à Lisbonne à l'issue duquel ont été posés les véritables problèmes de l'immigration". Par ailleurs, le ministre, a mis l'accent sur "le rôle des intellectuels, les hommes de culture et la presse dans la réappropriation et la réhabilitation de l'école africaine".