Les troupes gouvernementales syriennes poursuivaient dimanche leur avancée après avoir reconquis des secteurs stratégiques dont le quartier de Dahiyet al Assad, dans l'ouest d'Alep, contrôlé par les éléments du groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (Daech/EI) depuis deux semaines, et le village d'al-Heesha al Sughra, à une trentaine de kilomètres de Raqa. L'armée syrienne a réussi à s'approcher du district de Rachidine, le dernier bastion des terroristes de Daech à l'ouest d'Alep, où "un combat acharné est en cours" entre l'armée et les éléments de l'EI, selon des médias. Les forces gouvernementales ont pris également le village de Minian et des positions voisines, que les rebelles armés avaient conquis en octobre, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Des tirs de fusées et de mortier retentissent, le district de Rachidine revêt une grande importance pour les deux parties au conflit car d'après des données du renseignement, les terroristes y stockent en effet leurs armes. Le 28 octobre, les rebelles avaient lancé une contre-attaque destinée à briser le siège de la partie orientale de la ville, réussissant à progresser à l'intérieur de certains quartiers ouest. Après des gains initiaux, leur progression avait été stoppée. Les forces syriennes ont encerclé Alep-Est en août, coupant la dernière ligne d'approvisionnement vers les quartiers de l'opposition armée et imposant un blocus qui a entraîné des pénuries de nourriture et de carburant. Les rebelles ont tenté plusieurs fois de briser le siège mais aucune aide n'est parvenue dans les quartiers-Est depuis juillet. Ancienne capitale économique de la Syrie, Alep est un enjeu majeur tant pour le gouvernement que pour les insurgés, qui s'affrontent depuis 2011 dans une guerre qui a fait plus de 300.000 morts. Raqa, une autre cible de l'armée syrienne Les combats restent aussi très intenses sur le front de Raqa, le fief du groupe Daech en Syrie, les combattants arabes et kurdes, soutenus par la coalition internationale, continuent de progresser au nord de la ville. Ils ont conquis le village de al-Heesha al Sughra, à une trentaine de kilomètres de Raqa. Craignant de servir de "bouclier humain" par les terroristes de Daech, les habitants de Raqa ont quitté la localité alors que les forces de la coalition s'approchent. Le chiffre est imprécis, mais des sources sécuritaires parlent de plusieurs dizaines à quelques milliers de personnes qui ont fui la ville et ses alentours pour échapper aux bombardements. Jeudi, une tempête de sable freinait l'avancée des forces arabo-kurdes soutenues par Washington en direction de Raqa, selon un chef militaire des Forces démocratique syriennes (FDS). "La situation est dangereuse aujourd'hui car il n'y a aucune visibilité dans cette région désertique à cause de la tempête de sable", a indiqué ce responsable qui se trouvait à proximité de la localité d'Aïn Issa, à 50 km de Raqa. "Nous craignons que Daech en profite, s'infiltre et lance une contre-attaque", a-t-il ajouté, cité par des médias. Il a précisé en outre que cela gênait aussi la visibilité de l'aviation de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, qui ne pouvait mener des frappes précises sur des cibles. "Nous avons pu effectuer le tiers de la distance qui nous sépare de Raqa. Notre stratégie vise à encercler l'ennemi avant de procéder à des opérations de ratissage", à souligné pour sa part Jihan Cheikh Ahmad, la porte-parole de l'opération "Colère de l'Euphrate". Raqa, une ville syrienne est passée du statut de capitale provinciale à celui de capitale du groupe Daech après sa prise de contrôle en 2013. Depuis, elle s'est vue imposer un mode de vie rigoriste et un régime de terreur.