Des membres de l'assemblée populaire nationale (APN) se sont opposées lundi aux hausses des impôts proposées dans le cadre du projet de loi de finances 2017 redoutant un impact négatif sur le pouvoir d'achat du citoyen à faible revenu, d'autres en ont minimisé l'incidence. Lors de la séance de débat qui a suivi la présentation par le ministre des Finances Hadji baba Ami du projet de loi budgétaire 2017, la députée Nadia Chouitem, du parti des travailleurs (PT) s'est élevée contre une "multitude de taxes" prévues par le texte de loi concomitamment avec l'arrêt de plus de 5000 projets et le gel du recrutement et des augmentations de salaires". La réduction de budgets tels celui alloué à la solidarité nationale pour la prise en charge des non voyants et la pension octroyée aux handicapés est "un acte inhumain", a-t-elle dit avertissant par ailleurs contre le recours à l'endettement extérieur et contre l'application de la nouvelle loi sur la retraite. Pour la représentante du PT, le PLF 2017 est venu avec "une politique d'austérité très sévère". De son coté, le député indépendant Habib Zeggad, a appelé ses confrères à rejeter le projet de loi qui "fait porter au citoyen les conséquences d'une mauvaise gestion en haussant les impôts". Mohamed Daoui, du parti El Karama a considéré qu'il s'agissait d'un texte d'impôts dénonçant la correction du déficit budgétaire par une hausse des taxes préjudiciable au pouvoir d'achat des citoyens. La véritable austérité doit passer par la rationalisation des dépenses non pas par la hausse des impôts, a-t-il martelé s'interrogeant sur le bien fondé de l'importation, à coup de milliards de dinars, de palmiers d'ornement qu'il était possible d'acquérir localement pour un prix moindre. A son tour, Lakhdar Benkhalef, du Front pour la justice et le développement a fustigé une politique "qui s'en prend aux bourses des citoyens" considérant que "l'austérité ciblée ne touche que les couches démunies". A contrario, Djawida Tlemçani, du parti du Front de libération nationale (FLN) a jugé que la hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) proposée au titre du PLF 2017 pouvait générer d'importants revenus au profit du budget de l'Etat. La députée FLN n'a toutefois pas réfuté un éventuel impact sur le pouvoir d'achat des citoyens. Elle a salué le montant important des transferts sociaux consacrés par le texte. Belkacem Hadjoudj, de la même formation, a soutenu pour sa part que le véritable challenge pour le gouvernement était de combattre l'évasion fiscale en hissant les capacités de recouvrement du système fiscal. Le débat du projet de loi se poursuivra trois jours durant. M. Baba Ami répondra aux préoccupations des membres de l'APN jeudi.