L'Union européenne (UE) a réclamé des informations sur le cas du prisonnier politique sahraoui Mohamed Daoudi, victime de tortures et de mauvais traitements, lors de sa détention, début octobre, à la prison de Guelmim (Maroc) par les autorités d'occupation marocaines, a indiqué la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. "La délégation de l'UE au Maroc s'interroge actuellement sur le cas de Mohamed Daoudi auprès de la CNDH (Conseil national marocain des droits de l'Homme)", a fait savoir Mogherini dans une réponse écrite adressée à l'eurodéputée espagnole Paloma Lopez qui l'interpellait sur la situation de ce prisonnier politique sahraoui. La haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité de l'UE a promis, à ce titre, de "communiquer au Parlement toutes les informations qu'elle pourra obtenir à cet égard". L'UE, a-t-elle poursuivi, suit de près la situation des droits de l'homme au Maroc et au Sahara occidental à travers des contacts avec les organisations de la société civile, les défenseurs des droits de l'homme, le Conseil national des droits de l'homme (CNDH) et ses bureaux régionaux. Selon la chef de la diplomatie européenne, l'UE "exprime constamment ses préoccupations" au sujet des accusations de mauvais traitements et d'impunité dans la cadre de son dialogue politique avec les autorités marocaines qu'elle exhorte à réformer le système judiciaire du pays afin qu'il soit conforme aux normes internationales. Federica Mogherini a réitéré, par ailleurs, le soutien de l'UE aux efforts déployés par le secrétaire général de l'ONU pour "parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui garantira l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux principes et aux buts de La Charte des Nations Unies". La détention arbitraire, la torture et autres mauvais traitements subis par Mohamed Daoudi, notamment le refus de lui fournir des soins médicaux alors que son état de santé été détérioré, témoigne selon l'eurodéputée Paloma Lopez de "la campagne de répression féroce, typiquement coloniale, menée par le Royaume du Maroc contre le peuple sahraoui". Dénonçant l'inefficacité de certaines organisations marocaines de défense des droits de l'Homme, notamment le CNDH qu'elle accuse être "de connivence" avec les autorités d'occupation, Paloma Lopez a exhorté Mogherini à exiger du Maroc la présence d'observateurs internationaux dans les prisons et postes de police où sont détenus des Sahraouis. L'eurodéputée espagnole s'est interrogée, d'ailleurs, sur les mesures prises par l'UE pour enquêter sur les mauvais traitements et tortures que subissent les prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines, et identifier les responsables.