La 22ème Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP22), qui a pris fin vendredi en fin de journée, à Marrakech, se veut un prolongement de la COP 21, avec comme objectif suprême l'application sur le terrain de l'Accord de Paris, mentionne une proclamation adoptée par les Etats présents à ce rendez-vous mondial sur le climat. Les quelque 196 Etats présents à Marrakech ont ainsi adopté la "proclamation de Marrakech" tout en mettant l'accent sur "un engagement politique maximal" contre le réchauffement climatique. "Nous appelons à accroître urgemment l'ambition et à renforcer notre coopération pour combler le fossé entre les trajectoires actuelles des émissions de gaz à effet de serre et la voie qu'il faut prendre pour respecter les objectifs de température fixés par l'accord de Paris fin 2015", précise le texte. Les Etats participants ont aussi "salué" l'accord de Paris et son entrée en vigueur "rapide", réaffirmant leur adhésion à son "application pleine et entière". Ils ont estimé en outre que la "dynamique" en faveur du combat contre le réchauffement, demeure "irréversible", appelant ainsi à en "profiter". Les pays dits développés ou industrialisés ont également réitéré leur engagement à aider les pays en développement pour accéder aux technologies propres, avec une aide de 100 milliards de dollars d'ici à 2020. "Nous, pays développés, réaffirmons notre objectif consistant à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour les pays en développement d'ici à 2020", précise la proclamation. Toutefois, lors de la COP de Copenhague en 2009, la même promesse a été faite par les pays développés, mais elle n'a pas été tenue. Pour l'application immédiate de l'Accord de Paris Si la COP22 a vu les négociations et les débats focaliser sur l'application de l'accord de Paris, plusieurs Etats participants n'ont pas caché leurs appréhensions de voir cet Accord connaitre le même sort que le protocole de Kyoto, lequel a été signé en 1997 au Japon et n'est entré en vigueur qu'en 2005. Le protocole de Kyoto avait fini par devenir obsolète quand de grands pollueurs ont décidé de ne pas le signer, à savoir le Canada, les Etats-Unis d'Amérique et la Russie, alors que la Chine n'en était pas concernée. En ce sens, les participants à la COP 22 ont relevé qu'ils appréhendaient que l'Accord de Paris ne soit pas appliqué, malgré sa ratification par plus de 100 pays dont l'Algérie, car il n'est pas contraignant et ne prévoit pas de sanction contre les pays qui ne l'appliquent pas. Pour rappel, l'Accord de Paris est entré en vigueur le mois d'octobre dernier, avec comme objectif de maintenir le réchauffement climatique au-dessous de 2 ° Celsius tout en poursuivant les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C. Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, qui a pris part à cette conférence, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souhaité voir les engagements pris à Paris "honorés avec la même détermination et le même sens des responsabilités, pour pouvoir faire face aux aléas des changements climatiques qui menacent notre planète et l'humanité toute entière". "Nous devons clarifier les dispositions encore imprécises et nous atteler rapidement à mettre en œuvre l'Accord de manière efficace et juste, dans le respect des principes consacrés dans la Convention-Cadre afin de mieux appréhender l'avenir à court et à moyen termes et de satisfaire les aspirations légitimes de nos peuples à un avenir meilleur dans un cadre de vie libéré des hypothèques climatiques", a-t-il assuré. Vendredi, les îles Fidji, petit pays particulièrement exposé au changement climatique, ont annoncé qu'elles seraient les organisateurs de la COP23 fin 2017. Toutefois, pour des raisons de logistique, elle se déroulera exceptionnellement à Bonn (Allemagne), qui abrite le siège de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). En tant que "petit Etat insulaire du Pacifique, nous avons besoin de montrer au monde les problèmes que nous traversons", a déclaré le Premier ministre fidjien Frank Bainimarama.