Le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Noureddine Bedoui, a affirmé dimanche à Alger, que 35% du total des conducteurs responsables d'accidents de la route durant les neuf derniers mois de l'année en cours étaient détenteurs d'un permis de conduire provisoire. 35% du total des conducteurs responsables d'accidents de la route durant les neuf derniers mois de l'année 2016, "sont détenteurs d'un permis de conduire provisoire" ce qui pose avec acuité "la question de la formation et son efficacité", a indiqué M. Bedoui à l'ouverture du séminaire sur "Les technologies de l'information et de la communication et la sécurité routière". Il a précisé à ce propos, qu'annuellement, l'on déplore 4000 décès, des milliers de blessés et des pertes économiques de plus de 100 milliards de DA, un bilan qui ne reflète pas réellement l'ampleur de ce phénomène au regard de la grande douleur des familles des victimes". Il a souligné également l'importance de moderniser le système de formation et d'examination des candidats au permis de conduire en adoptant des "moyens qui se basent sur les technologies nouvelles pour réduire significativement l'intervention de l'élément humain dans les résultats et amélioreront la qualification en la matière". Dans le même contexte, M. Bedoui a rappelé les efforts des autorités publiques pour faire face à ce phénomène qui se résument en le durcissement des sanctions, la révision des programmes de formation, l'amélioration de l'état des routes, la généralisation du contrôle technique des véhicules et la modernisation des appareils de contrôle des services de sûreté ce qui , selon lui, a contribué même de façon infime, à la réduction de la facture des accidents de la circulation. Malgré l'accroissement du parc national des automobiles qui a dépassé les 8 millions en 2014 avec une hausse de 52%, les indices généraux des accidents de la route "ont connu une stabilité relative durant les dernières années ce qui dénote d'une circonscription du phénomène", a-t-il poursuivi. En vue de poursuivre les efforts de prévention et de coercition, il a évoqué les mesures proposées au titre du projet de loi amendant et complétant la loi du 19 aout 2001 relative à l'organisation et la sécurité de la circulation routière. Celles-ci "seront considérées comme une refonte globale de la politique nationale en matière de sécurité routière", a-t-il encore dit. Le ministre de l'Intérieur a fait remarquer en outre, que ces propositions qui "soumises actuellement aux examens et débat au niveau de l'Assemblée populaire nationale (APN) reposent essentiellement sur l'évaluation et l'amélioration de l'organisation de la sécurité routière notamment par rapport aux critères internationaux". S'exprimant sur la réforme institutionnelle de la sécurité routière, une batterie de mesures visant à "conférer une dimension horizontale et global à la politique de sécurité routière de manière à permettre l'intervention cohérente et régulière de l'ensemble des secteurs". Ces mesures visent à mettre en place un cadre institutionnel qui "permettra de traiter la question de la sécurité routière de manière méthodique et organisée dans le cadre d'une politique fondée sur la concertation, le dialogue, la coordination et la globalité". D'autre part, les efforts sont orientés vers la création d'une instance nationale pour la sécurité routière au niveau du ministère de l'Intérieur et des collectivités locales qui implique toutes les compétences des différents départements ministériels et instances concernées. Elle constituera une unité pragmatique en charge d'appliquer les décisions du gouvernement dans ce domaine. Au plan local, un cadre multisectoriel placé sous l'autorité du wali, sera institué afin d'assurer une coordination outre la mission d'animation et d'orientation de la politique locale en matière de sécurité routière conformément aux objectifs tracés par le gouvernement à travers la mobilisation des différents intervenants et parties et la garantie de la participation des services publics et de la société civile dans le sens où la sécurité routière est "l'affaire de tous", selon le ministre. Concernant le permis de conduire à points, M. Bedoui a ajouté que cette mesure qui vient remplacer le système coercitif actuel basé sur le retrait immédiat du document et la suspension administrative considéré désormais inefficace. Par ailleurs, il a abordé le projet de réalisation de plaques d'immatriculation électroniques en cours de finalisation et qui permettra d'avoir une "base de données informatisée qui sera exploitée dans la mise en place de notre système de coercition notamment en ce qui a trait aux contraventions pour excès de vitesse". Avec la mise en place de ce projet, "l'instance nationale pour la sécurité routière accordera la priorité au développement du système d'informations sur les accidents de la route qui englobera plusieurs base de données liées aux accidents de la route, aux assurances, à la prise en charge médicale des victimes, aux cartes des véhicules et aux fiches d'état civil".