L'Union européenne (UE) doit participer à la recherche d'une solution pacifique au conflit au Sahara occidental, estiment les députés européens Javier Couso Permuy, Paloma Lopez Bermejo et Angela Vallina qui ont interpellé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini sur ce que compte faire l'Union pour aider à établir un dialogue entre le Sahara occidental et le Maroc. Dans une question écrite adressée à la haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères et la politique de sécurité, les députés européens l'ont interrogée sur ce que prévoit l'UE pour parvenir à une solution pacifique au conflit après l'appel lancé, le 25 février dernier, par le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, pour un retrait de tous les éléments armés de la zone tampon d'Al-Guerguerat au sud-ouest du Sahara occidental. Le Secrétaire général de l'ONU qui s'était dit profondément préoccupé par l'accroissement des tensions? dans cette zone, avait appelé "?les parties à retirer au plus vite et de manière inconditionnelle tous les éléments armés de la zone tampon, afin de créer un environnement propice à la reprise du dialogue dans le contexte du processus politique mené par les Nations unies". Le lendemain, le ministère marocain des Affaires étrangères a annoncé, dans un communiqué, le "retrait unilatéral?" et "immédiat" de ses éléments armés de cette zone qui constitue un point de passage vers la Mauritanie. Cependant, pour le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, le "recul de quelques centaines de mètres" des troupes marocaines est une "manœuvre de diversion" pour tenter de faire oublier les "? violations marocaines du droit international". Citant le Front Polisario, les députés européens ont affirmé que depuis cette annonce de retrait, "aucun trafic, qu'il soit routier ou de marchandises, n'est autorisé à la frontière avec la Mauritanie, ce qui est contraire au statut du territoire". Un document confidentiel de l'ONU, daté du 28 août et transmis pour information au Conseil de sécurité, a confirmé que le Maroc a violé l'accord de cessez-le feu conclu avec le Front Polisario en déployant ses forces dans cette zone tampon. Selon ce document, le Maroc a mené durant la période allant du 16 au 25 août une opération présentée comme anti-contrebande dans la région d'Al-Guerguerat "sans avertir au préalable la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO)" comme l'exigeait l'accord militaire. Le Front Polisario a protesté auprès de l'ONU et a dénoncé la volonté de l'occupant marocain de construire une "route goudronnée" dans la zone afin d'y maintenir une présence militaire permanente.