L'organisation britannique de défense des droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental (Adala UK) a dénoncé mercredi, l'augmentation alarmante de la répression, par le Maroc, des manifestations pacifiques revendiquant les droits du peuple sahraoui. L'ONG qui signale dans un communiqué, le recours abusif à la violence par l'occupant marocain contre la population sahraouie, estime que les forces de sécurité doivent respecter le droit international à tout moment, y compris lors des manifestations. Elle rapporte que le 23 mars, un groupe de 200 sahraouis qui a manifesté pacifiquement à Laâyoune pour protester contre la marginalisation et revendiquer le droit à un travail décent, a fait face à une répression brutale de la part des forces marocaines. Elle affirme que la situation de l'emploi dans les territoires occupés est particulièrement difficile pour les citoyens sahraouis et que le gouvernement marocain favorisent toujours les colons marocains. Les manifestants ont aussi protesté contre des promesses vides faites par le gouvernement marocain, il y a plus de deux ans, de créer 1000 nouveaux emplois dans les territoires occupés, pour les Sahraouis, mais ces emplois ont finalement été attribués aux marocains qui se déplacent de leur pays pour venir travailler au Sahara occidental, relève l'organisation. Citant des témoins, Adala UK rapporte que les forces de sécurité marocaines ont eu recours à un usage excessif de la force pour réprimer les manifestations et qu'au moins 27 personnes ont été blessées dont 11 sont dans un état critique. Outre la violence abusive et arbitraire contre les manifestants, les forces de sécurité marocaines usent de la torture et la détention. L'impunité les encourage à continuer de maltraiter les personnes qui exercent leur droit de manifester pacifiquement, dénonce l'organisation. Au total, 4 personnes sans emploi ont été arrêtées et chargées arbitrairement de "tentation de troubler l'ordre public, destruction de biens publics et appartenance à une bande criminelle", entre autres. Face à cette situation, Adala UK a appelé les autorités du Maroc à mener des enquêtes judiciaires complètes, indépendantes et impartiales sur les dépassements des forces marocaines, pendant et après les manifestations, afin de les traduire en justice. Elle demande à la justice de se baser sur les images et les vidéos enregistrées pendant les manifestations, afin de désigner les responsables de l'agression, la torture, les mauvais traitements contre les manifestants sahraouis. Elle revient enfin, sur l'impératif que le mandat de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental, la MINURSO, implique également la surveillance des droits de l'homme, estimant cela "très important" à même de garantir un respect de ces droits pour la population sahraouie colonisée. "Elargir le mandat de la MINURSO aux droits de l'Homme serait un grand pas en avant dans la lutte contre les violations des droits de l'homme au Sahara occidental par le Maroc", conclut Adala Uk.