Le ministre d'Etat ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale Ramtane Lamamra a mis en avant dimanche à Alger la nécessité de se "référer au Droit international pour établir les faits et déterminer les responsabilités" dans l'attaque chimique de Khan Cheikhoun en Syrie soulignant que "seule une solution consensuelle négociée entre Syriens pouvait mettre un terme à la crise" dans ce pays. "Le retour au Droit international pour établir les faits et déterminer les responsabilités d'une manière sérieuse doit impérativement constituer la voie idoine à adopter pour traiter cette crise grave", a soutenu le chef de la diplomatie algérienne dans une conférence de presse conjointe avec la haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice présidente de l'UE Fedérica Mogherini. "En pareilles circonstances, la consolidation de la crédibilité et de l'efficacité du système international d'interdiction des armes chimiques doit primer sur le recours aux moyens militaires", a encore estimé M. Lamamra pour qui cette "terrible tragédie doit inciter à davantage de vigilance et de responsabilité pour faire aboutir le cycle de négociation de Genève engagé sous les auspices des nations unies et donner lieu, en fin de compte, au respect de l'indépendance, de la souveraineté, de l'intégrité territoriale de ce pays frère et l'unité de son peuple. Pour M. Lamamra, "les victimes de cette tragédie doivent constituer le dernier tribut que le peuple syrien aura à verser".L'attaque chimique, mardi, contre Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, a fait 80 morts et 200 blessés. Le ministre d'Etat a tenu à rappeler à cet égard que l'Algérie, partant de son attachement au principe de non ingérence dans les affaires internes des Etats et sur la base de l'approche judicieuse adoptée par le président de la République Abdelaziz Bouteflika quant à la nécessité, pour les pays arabes, d'engager des réformes politiques et économiques, a été la première à mettre en garde contre le risque de faire plonger la Syrie soeur dans la spirale de violence et de la contre violence. Du point de vue de l'Algérie, "cette guerre fratricide n'avait pas lieu être et que l'approche utile dans ces cas est celle qui prône la voie pacifique et des réformes souveraines. Cette guerre n'aurait pas duré toutes ces années, n'aurait pas fait des dizaines de milliers de victimes, n'aurait pas générer autant de destruction et des millions de réfugiés et de déplacés, a-t-il ajouté. "Si tous les antagonistes, tant à l'intérieur, que sur les plans régional et international avaient observé la sagesse requise, la situation n'aurait pas pris ce tournant dangereux ", a encore considéré M. Lamamra. Pour sa part, Mme Mogherini a relevé la convergence de vues avec l'Algérie concernant l'inefficacité de la solution militaire pour le règlement de la crise en Syrie.