Le terrorisme est la menace principale pour la sécurité globale et on peut le combattre seulement par des efforts conjoints, a déclaré mardi à Moscou le président russe Vladimir Poutine à l'issue d'entretiens avec son homologue italien Sergio Mattarella, en visite officielle en Russie. Selon le président russe, la lutte contre le terrorisme et notamment la situation en Syrie ont été au centre des entretiens russo-italiens. Selon Vladimir Poutine, le scandale autour de l'attaque chimique en Syrie dont l'opposition syrienne et les USA accusent Damas, rappelle les événements qui ont précédé le lancement de la campagne militaire US en Irak en 2003. "Nous avons évoqué des problèmes mondiaux et régionaux. Nous avons noté que la menace principale pour la sécurité globale est le terrorisme qu'on peut éradiquer seulement par des efforts conjoints de la communauté internationale ", a indiqué le président russe. "La situation en Syrie me rappelle les événements de 2003. A l'époque, les représentants des Etats-Unis ont présenté des prétendues armes chimiques, qu'ils auraient découvertes en Irak, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu. Ensuite ils ont lancé une campagne militaire en Irak qui a ruiné le pays, entraîné la montée de la menace terroriste et l'entrée de Daech sur la scène internationale ", a noté M. Poutine. Le président russe a déclaré que la Russie possédait des informations provenant de sources fiables, selon lesquelles il y aura d'autres provocations concernant les armes chimiques en Syrie, y compris à Damas. Le Président russe a également fait savoir que tout évènement comparable aux attaques chimiques survenues à Idlib doit être enquêté minutieusement. M. Poutine a annoncé que la Russie envisageait de s'adresser aux structures de l'Onu à la Haye au sujet de l'enquête sur l'utilisation d'armes chimiques à Idlib. " Nous avons des informations provenant de sources différentes, selon lesquelles de telles provocations, puisque je ne peux pas les nommer autrement, sont en train d'être préparées dans d'autres régions de la Syrie, y compris dans la zone au sud de Damas, où l'on envisage de placer à nouveau quelques produits et d'accuser les autorités syriennes de leur utilisation ", a déclaré Vladimir Poutine aux journalistes. Cependant, au sein de l'état-major des Forces armées russes, on a fait savoir que, selon les informations, des combattants déposaient des agents d'armes chimiques dans plusieurs régions syriennes telles que Khan Cheikhoun, la base aérienne de Jirah, Ghûta-Est ou encore Alep-Ouest afin de provoquer de nouvelles frappes américaines contre la Syrie. Suite à l'attaque chimique de mardi à Khan Cheikhoun, attribuée par les pays occidentaux aux forces armées syriennes, le Président américain Donald Trump a ordonné une frappe ciblée contre la base aérienne syrienne de Shayrat. Vendredi matin, 59 missiles de croisière Tomahawk ont été tirés par les navires américains USS Porter et USS Ross, qui croisent en Méditerranée, faisant selon la partie syrienne dix victimes parmi les militaires et neuf morts parmi les civils, dont quatre enfants, et causant d'importantes destructions. Le Président Vladimir Poutine a qualifié l'attaque américaine d'agression contre un Etat souverain en violation du droit international et menée sous un faux prétexte.
Un "acte d'agression" qui "renforce les terroristes" Dans un communiqué diffusé à l'occasion de la visite du secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, la diplomatie russe fustige la frappe américaine contre la base syrienne de Shayrat et s'interroge sur la volonté de Washington de coopérer avec Moscou dans la lutte antiterroriste. Moscou qualifie d'" acte d'agression " la frappe américaine contre la base syrienne de Shayrat et espère une enquête " objective " sur l'attaque chimique menée la semaine dernière dans la province d'Idlib. " La récente frappe américaine contre la base des troupes gouvernementales syriennes, qui représente un acte d'agression en violation du droit international contre un Etat souverain, mène plutôt au renforcement des terroristes ", stipule le communiqué diffusé ce mardi par le ministère russe des Affaires étrangères. Dans ce contexte, et à l'approche de la visite du chef de la diplomatie américaine dans la capitale russe, Moscou s'interroge si " Washington envisage de passer à la coopération réelle pour faire face au terrorisme, y compris en Syrie ". La diplomatie russe appelle également à mettre en lumière la récente attaque chimique sur le sol syrien. " Nous espérons que Washington acceptera une enquête objective, avec l'implication de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), concernant l'intoxication aux produits chimiques des habitants de Khan Cheikhoun, le 4 avril ", lit-on dans le document. " L'Occident en a accusé sans preuves les autorités syriennes, bien que ce soient les combattants du Front al-Nosra qui opèrent dans la région et qui confectionnaient des explosifs chargées de produits chimiques ", a indiqué la diplomatie russe. Le 11 avril, Rex Tillerson sera en visite à Moscou pour la première fois en tant que chef du département d'Etat américain. Le 12 avril il prévoit de négocier avec Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, notamment sur la situation en Syrie et sur les relations bilatérales russo-américaines.