Au cinquième jour de la campagne électorale pour les élections législatives du 4 mai, des dirigeants de partis politiques ont abordé les thèmes récurrents du soutien à l'investissement productif pour diversifier l'économie et sortir de la dépendance aux hydrocarbures, ainsi que la consolidation de la stabilité du pays par un vote massif le jour du scrutin. Lors d'un meeting animé jeudi à Djelfa, le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounes, a appelé les citoyens, notamment les jeunes, à voter en force le 4 mai prochain pour "préserver la stabilité du pays, consacrée par le président de la République grâce à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale". Se rendre aux urnes signifie aussi l'élection d'un parlement "légitime et crédible" et la poursuite des réformes économiques engagées, a-t-il souligné. Affirmant que son parti adopte un "discours franc", Amara Benyounes a souligné que "certaines réformes économiques qui peuvent être difficiles et douloureuses, nécessitent l'adhésion de la société pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures à travers un consensus visant le renforcement et la diversification de l'économie nationale et l'encouragement des investissements dans tous les secteurs sans exception". Evoquant les conditions de déroulement des législatives, le président du MPA a dit avoir "une confiance totale en les instructions données par le président de la République pour la tenue d'élections libres, démocratiques et transparentes". Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, a appelé à Tizi-Ouzou, en s'adressant particulièrement aux jeunes, à voter le 4 mai en faveur des candidats qui préserveront la stabilité et la sécurité nationale. M. Ould Abbes a appelé les électeurs à donner leurs voix aux candidats du FLN, un parti qui, a-t-il dit, "a libéré le pays du joug colonial et construit l'Algérie", notant que sa formation politique "n'est pas supérieure aux autres partis, mais est spécifique du fait que c'est le FLN qui a créé l'Etat algérien et qu'il est sa colonne vertébrale". Il a estimé qu'à travers l'acte civique de voter, les habitants de la wilaya de Tizi-Ouzou "poursuivront le chemin entamé par leurs aînés qui s'étaient impliqués en force dans l'édification de l'Etat algérien, notamment durant la guerre de libération nationale". Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RDN), Ahmed Ouyahia, en meeting à Ain M'lila (Oum El Bouaghi), a plaidé pour davantage de soutien à l'agriculteur et à l'industriel afin de diversifier l'économie nationale et sortir de la dépendance à la rente pétrolière. "L'Algérie doit aussi investir davantage dans les secteurs des services, des transports terrestre et maritime et dans le soutien aux exportateurs pour se libérer des fluctuations imprévisibles des cours du pétrole", a indiqué M. Ouyahia. Il a, en outre, déclaré que "tous les citoyens sont dans l'obligation de contribuer à la préservation de la stabilité et la sécurité du pays afin de l'engager sur la voie du développement et de la prospérité économique et sociale". Le responsable du RND a exhorté les Algériens à s'attacher à l'unité nationale qui immunise le pays contre tous les dangers. Au cours d'un second meeting à Annaba, M. Ouyahia a défendu la poursuite de l'investissement public pour préserver la dynamique de croissance et souligné l'importance de mettre en place des mécanismes adéquats pour accompagner les exportateurs. A l'occasion d'activités de proximité à Hamam Bouhdjar, dans la wilaya de Ain Temouchent, le président du parti Tajamoue Amal Jazair (TAJ), Amar Ghoul, a mis en valeur les atouts que l'Algérie possède pour éviter de recourir à l'endettement extérieur. "Il est vrai que l'Algérie passe par une situation financière difficile et une conjoncture économique particulière, mais elle possède des atouts qu'elle doit exploiter pour éviter de recourir à l'endettement extérieur et éviter le piège du Fonds monétaire internationale et de la Banque mondiale", a-t-il soutenu. "L'Algérie dispose de 109 milliards de dollars de réserves de change qu'elle doit gérer avec beaucoup de prudence en hâtant la mise en oeuvre du nouveau modèle économique visant à promouvoir des secteurs autres que celui des hydrocarbures". Il a également insisté sur l'accélération des réformes relatives au système bancaire, relevant que son parti propose "un programme spécial sur le crédit bonifié et participatif non usuraire". Lors d'un second meeting à Sidi Belabbes, M. Ghoul a affirmé que sa formation politique a consacré une grande partie dans son programme aux couches défavorisées et aux jeunes qui représentent "la force de la société algérienne". Il a souligné, dans ce contexte, la nécessité de poursuivre le soutien aux prix des produits de large consommation et d'accompagner les jeunes en matière d'investissement pour les aider à créer des micro-entreprises et de l'emploi. Présidant un meeting à Mostaganem, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a estimé que la transparence lors du scrutin sera garantie par "la mobilisation et une forte présence des citoyens lors du dépouillement" des bulletins de vote le jour des élections. Sur le plan économique, elle a indiqué que son parti propose la création d'un secrétariat d'Etat au commerce extérieur dont la mission consistera à "protéger la production nationale et lutter contre l'économie de bazar".