Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a considéré mardi que la grève des praticiens de la santé publique, entamée lundi, a été "faiblement suivie", affirmant que le recours au mouvement de grève "en ce moment précis, est "injustifié". "Rien ne justifie le recours à cette grève cyclique en ce moment précis", a affirmé Slim Belkessam, conseiller chargé de la communication au ministère de la Santé, estimant que le taux de suivi de la grève à "1.5% à l'échelle nationale, dont un niveau de "0% dans 28 wilayas". Il a ajouté que les structures de la santé "fonctionnent normalement, y compris les hôpitaux". Pour ce même responsable, "la grève n'est pas perceptible et a été déclarée illégale par un jugement du tribunal". Affirmant l'existence d'"une mauvaise foi dans le discours" du syndicat, à l'origine du débrayage, il a qualifié le mouvement de protestation de "non-événement". "Les griefs retenus contre l'administration ne sont pas fondés", a-t-il poursuivi, notant que "l'ensemble des syndicats du secteur ont été associés aux discussions sur le projet de la loi sur la santé, y compris le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) qui a remis ses contributions à ce sujet". "Tous les partenaires sociaux ont été consultés, si bien que le projet de loi a été enrichi, passant de 230 articles à 470", a-t-il argumenté. Au sujet des revendications soulevées par celui-ci, M. Belkessam a soutenu que certaines d'entre elles ont été "prises en charge", pendant que d'autres sont en cours de traitement, tandis que d'autres ne peuvent être satisfaites "actuellement", citant le dossier du statut particulier. Le président du SNPSP, Lyes Merabet, a indiqué, quant à lui, dans une déclaration à l'APS, que le taux de suivi de la grève, en fin de matinée du deuxième jour, a été de "70% sur l'ensemble des structures publiques, à savoir les établissements de santé publique de proximité (ESPS) ainsi que les établissements publics hospitaliers (EPH)". Il a déploré le fait que le ministère de tutelle "n'ait pas reçu la délégation du syndicat, laquelle a organisé, en fin de matinée, un rassemblement devant le siège de ce département à Alger". Se référant à la loi 90-02 relative au travail, M. Merabet a regretté, à ce propos, que la tutelle "n'ait pas convoqué une réunion de conciliation, conformément aux dispositions de l'article 45". S'agissant des revendications socio-professionnelles, il a soutenu que "tous les dossiers ne sont pas pris en charge et que certains demeurent en suspens", citant ceux inhérents au statut particulier, à l'intégration des doctorants en médecine dentaire et en pharmacie. Il a, par ailleurs, fait savoir qu'une réunion d'évaluation sera convoquée incessamment par le conseil national du syndicat pour "décider de la suite à réserver à ce mouvement de débrayage". Le mouvement de grève a été peu suivi mardi, à son 2ème jour, au niveau de certaines structures de la santé publique d'Alger, a-t-on constaté. Au service des Urgences du centre hospitalo-universitaire (CHU), Mustapha Pacha, le rythme de travail est habituel avec une forte affluence des patients. "Nous travaillons le plus normalement du monde dans ce service", assure un médecin généraliste. Dans la salle de soins Bellaâredj, relevant de l'EPSP Sidi M'hamed, tous les services étaient fonctionnels, comme l'atteste la présence de patients en attente de consultations. Au niveau des neuf structures relevant de l'EPSPS de Sidi M'hamed, le taux de suivi de la grève a atteint "plus de 8% au premier jour et plus de 13% en fin de matinée du second jour (mardi)", révèle la sous-directrice chargée des activités des services de santé de cet établissement, Mme Djilali Nadia.