Une participation des électrices a été très remarquée jeudi après-midi dans les bureaux de vote de la localité balnéaire d'Aïn El Turck (Oran), avec une présence prononcée des trentenaires et quarantenaires. Comme attendu, les femmes étaient au rendez-vous depuis le début de l'après-midi, a relevé Said Bouterfès, chef du centre de vote de chef-lieu de la daïra, localisé à l'école primaire Boumansour Mohamed, réservée à la gente féminine. C'est devenu une tradition : la participation des femmes est faible le matin et plus remarquée l'après-midi, a souligné le même responsable. Plusieurs de ces femmes, en dépit de leur âge, votent pour la toute première fois. C'est le cas de Meriem, ingénieur de 37 ans, rencontrée dans le bureau de vote de Cap Falcon. Elle a décidé enfin d'accomplir le devoir qu'elle a boudé pendant tous les rendez-vous électoraux précédents. "J'ai voté. J'ai récupéré un droit, un espace que j'ai abandonné depuis des années", a-t-elle confié à l'APS, ajoutant qu'elle a ressenti pour la première fois le besoin d'exprimer son opinion. "C'est peut-être la maturité, mais je sens que j'ai des choses à dire et à faire. Et désormais, je ne vais plus faire partie de la majorité silencieuse, car taire ses opinions, ce n'est pas la bonne attitude qui changera les choses", affirme-t-elle. Samir 35 ans, qui vote dans le même centre, partage la même vision des choses. "Etant plus jeune, je n'étais pas vraiment porté sur la politique. J'avais tendance à rejeter la responsabilité de ce qui ne va pas sur les autres", avoue-t-il, ajoutant que depuis quelques temps il se pose la question sur son rôle et sa responsabilité dans cet état de fait. "Et si j'y suis pour quelque chose dans les choses qui ne vont pas ? Ce n'est pas en restant passif qu'on va changer les choses. En votant je suis actif, je choisis pour ne pas laisser les autres choisir à ma place", a-t-il noté. Nora, rencontrée dans un bureau de vote à Bousfer, vote elle aussi pour la première fois à 43 ans. "Tous les candidats ne sont pas mauvais et opportunistes comme tendent à croire ceux qui ne veulent pas participer à ce scrutin. Il y aussi des gens honnêtes qui veulent améliorer les choses", souligne-t-elle. Pour elle, voter en donnant sa voix à une personne honnête, c'est participe à lui donner une chance pour, peut-être, "changer les choses".