Le groupe politique Gauche unitaire européenne/ Gauche verte (GUE/NGL) au Parlement européen a exprimé jeudi sa "pleine solidarité" avec les prisonniers politiques sahraouis du groupe dit de "Gdeim Izik", appelant les autorités marocaines d'occupation à les libérer. "Le GUE / NGL exprime sa pleine solidarité avec les détenus du groupe Gdeim Izik et demande aux autorités marocaines de libérer tous les prisonniers", a réclamé ce groupe politique dans une déclaration publiée ce jeudi. Le GUE/NGL a exprimé également son "soutien aux efforts visant à parvenir à une solution juste qui garantira l'autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux résolutions de l'ONU et dans le cadre d'arrangements compatibles avec le droit international et les principes et les buts de la Charte des Nations unies". Les députés européens du GUE/NGL ont demandé l'annulation de la sentence du tribunal militaire à l'encontre des prisonniers sahraouis du groupe de "Gdeim Izik", fondée essentiellement sur des aveux obtenus sous la torture , soutenant que ces détenus sont des prisonniers politiques. "La base de l'acte d'accusation sont des documents signés sous une torture extrême, comme en témoigne la décision du Comité des Nations Unies contre la torture en décembre 2016", a dénoncé le GUE/NGL qui a fait état de l'existence de rapports médicaux qui confirment que les aveux ont été extorqués sous la torture, mais ont été ignorés par les autorités marocaines. En effet, face au refus des autorités marocaines d'enquêter sur les tortures infligées aux prisonniers de "Gdeim Izik", l'ONG française "Action des Chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT)" a porté plainte auprès du comité contre la torture des Nations unies. Après deux ans et demi de procédure, le comité a rendu sa décision le 12 décembre dernier condamnant le Maroc pour la torture de Naâma Asfari, un des prisonniers du groupe de "Gdeim Izik", son emprisonnement sur la base d'aveux forcés et pour avoir refusé d'enquêter sur les allégations de torture. Le GUE/NGL a déploré, en outre, les "violations répétées de la loi" et "l'agressivité des autorités marocaines" affichée lors du déroulement du procès des 25 militants sahraouis du groupe de "Gdeim Izik", ainsi que l'expulsion de la salle d'audience, lors de la dernière session de ce procès, de deux avocats français de la défense. "L'un d'entre eux a été agressé physiquement et a déposé plainte, par la suite, en France", a affirmé le GUE/NGL dans sa déclaration. En février 2013, 25 militants et défenseurs de droits de l'homme sahraouis ont été condamnés par un tribunal militaire marocain à de lourdes peines en raison de leur participation au camp de protestation sahraoui de Gdeim Izik en 2010. Les condamnations ont été prononcées sur la base d'aveux obtenus sous la torture, à l'issue d'un procès inique marqué notamment par le refus d'entendre des témoins cités par la défense, ont dénoncé des ONG de défense des droits de l'homme telles qu'Amnesty international, HRW et l'ACAT. Le 27 juillet 2016, la Cour de cassation marocaine avait annulé, sous la pression d'organisations internationales de défense de droits de l'homme et de juristes militants, la condamnation injuste prononcée par un tribunal militaire à l'encontre de ces militants sahraouis. Le procès a repris le 26 décembre 2016. Depuis, le procès a été reporté à quatre reprises.