Les ministres des Affaires Etrangères de l'Algérie, de la Tunisie et de l'Egypte ont mis l'accent lundi soir à Alger sur la nécessité de s'attacher à la préservation de l'intégrité territoriale, la souveraineté, l'unité de la Libye et la cohésion de son peuple et sur la solution politique comme moyen pour résoudre la crise à travers le dialogue inclusif, le rejet de l'interférence étrangère et de l'option militaire. Le ministre des Affaires Etrangères, Abdelkader Messahel a passé en revue avec ses homologues tunisien et égyptien, Khemaies Jhinaoui et Samah Chokri au cours de la réunion tripartie tenue à Alger, la situation sécuritaire en Libye et les affrontements survenus dans plusieurs villes et régions libyennes. Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a affirmé que la "Déclaration d'Alger" donnera une "vision sur les positions des trois pays concernant notre approche pour résoudre la crise libyenne qui doit être politique, pacifique et sans aucune interférence étrangère dans les affaires libyennes", annonçant la tenue d'une troisième session du dialogue tripartie lors de la réunion du Caire. Abordant les relations Algéro-tunisiennes qu'il a qualifié de "distinguées et exemplaires" au vu du volume d'échanges, réunions et programmes de développement dans différents domaines, M. Messahel a fait état de la tenue de la Haute réunion mixte "à Alger début 2018" dans le cadre de la concrétisation de la "feuille de route" dont les grandes lignes ont été tracées lors de la réunion de février 2017, avant de relever que "qu'il est de notre devoir en notre qualité de ministres des affaires étrangères de veiller à la mise en oeuvre de ce qui a été décidé" Le ministre des Affaires étrangères tunisien, Khemaies Jhinaoui a souhaité pour sa part voir la "Déclaration d'Alger" refléter la convergence de vues entre les trois pays. Une déclaration par le biais de laquelle nous pouvons nous exprimer ensemble et envoyer un seul message à destination des Libyens et de l'opinion publique internationale sur la question libyenne. Après avoir relevé "une large convergence de positions entre l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte sur le dossier libyen", le responsable tunisien a mis en avant l'importance de "l'échange d'idées sur les voies et moyens à même d'aider les frères libyens à surmonter leurs différends et s'orienter vers le dialogue et la solution pacifique pour trouver une issue à la crise qui secoue leur pays". Pour ce qui est des relations algéro-tunisiennes, M. Jhinaoui a indiqué que les responsables des pays "sont convaincus de l'impératif de relancer les relations bilatérales distinguées dans les domaines économiques et sécuritaires et de la nécessité de la coordination sur les différentes questions". =Le rôle du mécanisme des pays voisins de la Libye mis en avant= Les ministres ont relevé lors de leur réunion l'importance du "mécanisme des pays voisins de la Libye et de son approche pour le règlement de la crise libyenne et l'accompagnement du peuple Libyen vers le recouvrement de sa sécurité et sa stabilité", rappelant par la même occasion les conclusions de ses réunions. Les ministres ont également mis en avant le rôle de leurs pays (Algérie, Tunisie et Egypte) dans la relance du processus politique onusien et les efforts déployés par la Mission des Nations Unies pour parrainer le processus, qualifiant le transfert du siège de la mission onusienne en Libye vers la capitale libyenne Tripoli de "pas positif". Evoquant les récents actes de violences survenus en Libye, les ministres ont appelé à "bannir la violence" ou de prendre toute mesure de nature à entraver le processus du règlement politique en Libye qui prolongera la souffrance du peuple libyen, particulièrement au niveau économique et humanitaire". Ils ont en outre mis en garde contre les retombées de la dégradation de la situation sur la sécurité et la stabilité de la Libye et de toute la région, une situation qui sert les intérêts des groupes terroristes et leur ouvre la voie d'élargir leur activités criminelles, relevant l'importance de renforcer la coordination et l'échange d'informations entre les services de sécurité des trois pays. Après avoir salué les efforts déployés par l'Algérie, l'Egypte et la Tunisie visant à rapprocher les points de vues des parties libyennes , oeuvrer à associer tous les acteurs et élargir le terrain d'entente, les ministres des trois pays ont réitéré leur total engagement à soutenir la Libye et l'accompagner dans le processus du règlement politique conformément aux dispositions de l'Accord politique libyen. La réunion a également permis de réitérer le soutien au processus politique, exhorter les belligérants libyens au dialogue, et rejeter l'ingérence étrangère. La rencontre à laquelle ont pris part le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel, et ses deux homologues tunisien et égyptien, Khemaies Jhinaoui et Samah Chokri a abordé les derniers développements de la crise libyenne. Elle intervient après celle tenue le 20 février dernier à Tunis. Elle a également été axée sur les voies et moyens à même de relancer les efforts politiques visant à rapprocher les points de vues entre les belligérants libyens et oeuvrer à faire face à l'ingérence étrangère sous toutes ses formes pour éviter tout obstacle de nature à entraver le processus politique initié par l'ONU. La réunion a été sanctionnée par la Déclaration ministérielle d'Alger pour un règlement politique inclusif en Libye, à travers laquelle, les parties ont réitéré leur engagement pour accompagner le processus du règlement politique dans le cadre de l'Accord politique libyen et soutenir la solution politique comme moyen de régler cette crise par le dialogue inclusif , le rejet de l'ingérence étrangère et de l'option militaire.