Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a recommandé mercredi à Alger aux acteurs, institutionnels et autres, de "collaborer" sur les questions liées à "l'applicabilité" du dispositif juridique inhérent aux personnes âgées ainsi qu'aux "besoins effectifs" de cette frange de la population. S'exprimant la veille de la Journée internationale de sensibilisation contre la maltraitance des personnes âgées, célébrée le 15 juin, ledit Conseil a également interpellé les familles pour "considérer la personne âgée comme étant un acteur prépondérant dans notre société et par voie de conséquence, bannir les stéréotypes et les causes menant à sa maltraitance". Il a souligné que, si au plan international des études ont démontré une prévalence relative selon les régions de ce phénomène, il est en revanche, moins aisé de se prononcer sur son ampleur au plan national, faute d'études "pertinentes et actualisées", notant que la pratique de la maltraitance "affecte les droits fondamentaux" des concernés et nécessitant, par conséquent, des actions de "sensibilisation et de prévention". Le CNDH tient à relever l'existence en Algérie d'un dispositif juridique et réglementaire définissant les droits de cette catégorie de la population et assurant sa prise en charge et sa protection, citant en priorité la Constitution qui énonce (72 alinéa 6) que "la famille et l'Etat protègent les personnes âgées". Le Code pénal pénalise, en outre, le parricide ainsi que le délaissement et l'exposition au danger de ces personnes vulnérables alors que la loi du 29 décembre 2010 stipule leur "préservation" et leur "protection" au niveau de la famille et dans tous les domaines de la vie sociale". Conformément à ce texte juridique, les personnes concernées bénéficient de la gratuité des soins, de la priorité dans l'accès aux services publics notamment les transports, rappelle le CNDH qui précise, par ailleurs, que des "mesures spécifiques" pour leur appui et leur prise en charge y sont également énoncées. Ainsi, est-il ajouté, il est prévu des mécanismes de veille ainsi que la création au sein de chaque grand hôpital un service de gériatrie et de soins à domicile. De même que l'encouragement à la participation des personnes âgées, disposant de compétences, dans la chose publique, la vie économique, sociale et culturelle. La Journée internationale de sensibilisation contre la maltraitance des personnes âgées a été décrétée par l'Assemblée générale des Nations-Unies dans sa résolution 66 127 adoptée le 19 décembre 2011 afin de "sensibiliser" sur les droits de cette population et de prévenir contre toutes formes de violence et de mauvais traitements à son encontre, rappelle le CNDH. Ce dernier précise que les rapports des Nations unies, notamment celui de la 2éme Assemblée mondiale sur le vieillissement, ont révélé que d'ici 2050, plus de 20 % de la population mondiale sera âgée de 60 ans et plus, tout en alertant sur "l'impact négatif " de la crise économique et financière mondiale sur la situation des personnes âgées. "Même s'il est évident et prouvé que grand nombre des personnes âgées sont en mesure d'apporter leur contribution dans différents domaines de la vie sociétale et politique, certaines d'entre elles subissent, malheureusement, des formes de maltraitance et de discrimination par rapport à leur âge", déplore le CNDH, notant que les femmes sont "plus nombreuses" que les hommes à faire l'objet de "multiples formes de discrimination". "Il s'agit là, d'une double discrimination, sur la base du sexe et de l'âge, à laquelle viendraient s'ajouter d'autres motifs de discrimination tel que le handicap physique", conclut-il.