Recommandations - Le CNDH appelle les institutions à appliquer le dispositif juridique inhérent aux personnes âgées ainsi qu'aux besoins effectifs de cette frange de la population. La prise en charge des séniors, en constante augmentation, constitue aujourd'hui un réel défi pour les autorités. Ils étaient 2,8 millions de personnes, âgées entre 60 et 79 ans en 2012 et ils seront 7 millions en 2030. Une augmentation qui aura, sans doute, des conséquences sur la santé de cette population dont la maltraitance demeure sous estimée en absence d'interventions appropriées et l'application effective des lois. Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) tient, dans ce cadre, à relever l'existence en Algérie d'un dispositif juridique et réglementaire définissant les droits de cette catégorie de la population et assurant sa prise en charge et sa protection, citant en priorité la Constitution qui énonce (art. 72 alinéa 6) que «la famille et l'Etat protègent les personnes âgées». Le Conseil a ainsi interpellé les familles pour «considérer la personne âgée comme étant un acteur prépondérant dans notre société et par voie de conséquence, bannir les stéréotypes et les causes menant à sa maltraitance». Il a souligné que, si au plan international des études ont démontré une prévalence relative selon les régions de ce phénomène, il est en revanche, moins aisé de se prononcer sur son ampleur au plan national, faute d'études «pertinentes et actualisées», notant que la pratique de la maltraitance «affecte les droits fondamentaux» des concernés et nécessitant, par conséquent, des actions de «sensibilisation et de prévention». Il est vrai que le code pénal pénalise le parricide ainsi que le délaissement et l'exposition au danger de ces personnes vulnérables. La loi du 29 décembre 2010 stipulant la préservation et la protection de cette catégorie au niveau de la famille et dans tous les domaines de la vie sociale reste cependant peu appliquée sur le terrain, souligne le CNDH. Conformément à ce texte juridique, les personnes concernées bénéficient de la gratuité des soins, de la priorité dans l'accès aux services publics notamment les transports, rappelle le CNDH qui précise, par ailleurs, que des «mesures spécifiques» pour leur appui et leur prise en charge y sont également énoncées. Ainsi, est-il ajouté, il est prévu des mécanismes de veille ainsi que la création au sein de chaque grand hôpital d'un service de gériatrie et de soins à domicile. L'importance de développer ce type de service a été, à maintes reprises, soulevée par les spécialistes. De même que l'encouragement à la participation des personnes âgées, disposant de compétences, dans la chose publique, la vie économique, sociale et culturelle. Des dispositifs étatiques afin de procurer aux personnes âgées un certain confort existent à l'image des maisons d'accueil et des services hospitaliers de médecine polyvalente où des séniors sont transférés faute de services de gériatrie. Mais, ces actions sont peu significatives en l'absence de stratégie globale et adaptée aux mutations que connaît la société du point de vue démographique et culturel.