La question des mécanismes de financement de l'économie nationale et de la dynamisation du rôle des collectivités locales a été, mercredi, au centre des débats des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur le plan d'action du gouvernement. Dans son intervention, le député du Parti des travailleurs (PT) Ramdane Taazibt s'est félicité de certains points contenus dans le plan d'action du gouvernement notamment le non recours à l'endettement extérieur et la persévération des acquis sociaux, appelant à une réforme profonde du système fiscal basée sur l'amélioration de la performance du recouvrement fiscal et la mise en place d'un impôt sur la fortune. Mettre fin à l'évasion fiscale peut, selon lui, contribuer considérablement à réduire l'impact du recul des recettes des hydrocarbures. Il a appelé à neutraliser "les lobbies du commerce extérieur". Le député du parti du Front de libération nationale(FLN) FethAllah Chaabani qui a souligné la necéssité d'opérer une large réforme fiscale, a appelé le gouvernement à intensifier ses efforts de lutte contre le gaspillage et la fraude qui sont, selon lui, "le premier ennemi de l'économie nationale". Pour sa part, le député du Rassemblement national démocratique (RND) Larabi Safi a estimé que le plan d'action du gouvernement s'est adapté aux exigences de la crise que traverse le pays sans recourir à des solutions de "facilité" comme l'endettement extérieur. Il a en outre appelé à tenir compte des spécificités de chaque région du pays dans la stratégie du gouvernement pour la diversification de l'économie, soulignant la nécessité d'identifier les capacités de chaque wilaya et les atouts lui permettant de réaliser le développement. De son coté, la députée du Mouvement de la société pour la paix (MSP) Saliha Kachi a estimé que le plan n'a pas défini les mécanismes de financement des programmes qu'il prévoit, relevant qu'il n'apporte pas d'indices ni de chiffres précis, ce qui rend difficile le contrôle et l'évaluation de l'action du gouvernement. Le député MSP Yahia Benine a qualifié le plan d'action du gouvernement d'"ambitieux", relevant cependant l'absence d'une vision à long terme. Il a appelé le gouvernement à présenter des bilans annuels. Le député du même parti, Amar Moussa a préconisé pour sa part, l'activation du ministère de la planification et de la prospective en tant qu'organe chargé de l'élaboration d'une stratégie d'action à long terme en tenant compte de toutes les mutations internes et externes, notamment dans le domaine des énergies renouvelables dont le programme accuse "un retard considérable" en Algérie. Abdenour Khelifi, député du même groupe, a estimé que ce plan d'action qui ne fait pas mention des mécanismes de financement, "consacre le même mode de développement adopté depuis des années" et ne fait pas état des mesures pratiques permettant de relancer les secteurs sur lesquels l'on table pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Le député FLN Hicham Rahim a souligné le rôle des collectivités locales dans la réussite du nouveau modèle économique à travers notamment l'accompagnement des opérateurs économiques et la gestion du dialogue avec les partenaires sociaux. Pour le député RND Ouamar Saoudi, le texte "ne tient pas compte de la gravité et de la profondeur de la crise" et son préambule "n'est qu'un ensemble de généralités qui n'ont pu identifier avec précision la crise". Les propositions qu'il contient "ne font que confirmer les politiques adoptées mais sans donner de chiffres", a-t-il ajouté, appelant dans ce cadre à la création d'une instance indépendante de statistiques pour fournir des chiffres sur lesquels "il est possible de s'appuyer" dans la planification économique. Concernant le commerce extérieur, la députée RND Nadjet Amara a appelé au développement du réseau d'exportation et à l'augmentation des parts de l'Algérie dans les marchés extérieurs, alors que le député Mohamed Chenouf du même parti a mis en garde contre la monopolisation des licences d'importation. Lors de la séance consacrée au débat et qui s'est déroulée en présence du premier ministre, Abdelmadjid Tebboune et des membres du gouvernement, les députés ont évoqué le rôle de la communauté Algérienne à l'étranger dans le développement national en appelant à les encourager à investir localement et à accélérer les projets prévus dans les différents secteurs, notamment dans les wilayas de l'intérieur du pays. Ils ont débattu également des mécanismes d'attribution de logements sociaux, de la diversification des ressources de la caisse nationale de retraite, de la participation de la femme dans la vie économique et de la gestion des parcs industriels. M. Tebboune a présenté mardi le plan d'action du gouvernement devant les membres de l'APN qui poursuivra ses assises mercredi et jeudi pour débattre de ce texte.