L'intimidation et la répression des défenseurs des droits de l'homme au Sahara occidental a pris des "proportions de crise", a dénoncé l'organisation basée à Londres qui se consacre aux droits de l'Homme au Sahara occidental, Adala UK. L'ONG affirme, dans un dernier rapport, qu'au cours des dernières années, "la détention arbitraire et l'intimidation sont des risques quotidiens" pour les défenseurs des droits de l'homme au Sahara occidental occupé par le Maroc. Elle qualifie la situation d'"injuste", appelant la communauté internationale et l'ONU à fournir plus d'efforts et à intervenir à même de protéger et de soutenir les victimes de la répression marocaine. Adala Uk a relevé néanmoins que malgré "la crainte constante d'intimidation, de menaces et d'attaques", les défenseurs des droits de l'homme continuent de se battre et de travailler avec "détermination et bravoure". L'organisation cite l'exemple de Hasana Duihi, un défenseur des droits de l'homme sahraoui et membre de l'Association sahraouie pour les victimes de violations des droits de l'homme (ASVDH), qui a participé à la 34ème session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève. Suite à ses activités de soutien aux droits de l'homme, il a été "victime de la pression du gouvernement marocain". Ses employeurs ont été forcés de le transférer à un poste dans une ville très loin de sa famille, rapporte l'ONG. Son épouse, Mina Baali, également défenseur des droits de l'homme, a déjà été emprisonnée dans des conditions inhumaines pour ses activités dénonçant les "graves injustices commises par le Maroc contre la population sahraouie", ajoute le rapport. Les autorités marocaines ont privé Mina de son salaire quelques jours après la participation de son mari à la session des droits de l'Homme de Genève. Adala UK souligne que la participation aux activités de défense des droits de l'homme du peuple sahraoui et contre l'occupation marocaine, "est dangereux". Les autorités marocaines ont recours, notamment, à l'interdiction de voyages à l'étranger, la répression du droit de protester et de se rassembler pacifiquement et l'utilisation illicite des lois pénales, civiles et administratives pour persécuter les défenseurs des droits de l'homme, affirme l'organisation. Le gouvernement marocain use également de la "menace et du harcèlement" contre toute personne qui défend les droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. Il a recours à une "rhétorique diabolique" en les représentant comme "agents étrangers". "Au Maroc il y a un Parlement, un système judiciaire et un gouvernement, mais il n'y a pas de séparation des pouvoirs. Toutes les décisions sont prise par le roi", affirme-t-elle. Le gouvernement marocain a été exhorté de reconnaître que les défenseurs des droits de l'homme sont des "acteurs légitimes et constituent une partie importante d'une société démocratique". L'organisation a demandé une enquête approfondie sur toutes les plaintes d'attentats, d'intimidation et de détention arbitraires de tous ceux qui défendent les droits de l'homme. Les responsables doivent être traduits en justice, conclut l'ONG.