Les présidents de groupes parlementaires au Conseil de la nation ont insisté jeudi sur la "rigueur" dans la mise en oeuvre du Plan d'action du gouvernement pour permettre la réalisation de ses objectifs en faveur d'une mutation économique. Lors du débat consacré au Plan d'action du gouvernement au Conseil de la nation, le président du groupe parlementaire du tiers présidentiel, Hachemi Djiar, a estimé que "la responsabilité qui incombe aujourd'hui au gouvernement exige plus que jamais de mettre l'accent sur l'aspect pratique, c'est-à-dire les modalités de sa mise en oeuvre" estimant que "l'application effective sur le terrain est à une condition pour restaurer la confiance des Algériens dans leur Administration". Pour le sénateur, les textes produits par le Parlement et les plans d'action du gouvernement "trouvent le consensus" mais c'est l'absence de mise en oeuvre effective qui pose problème. Le défaut de concrétisation de ces textes et plans est de nature à entamer leur crédibilité et leur capacité à mobiliser les ressources nationales", a-t-il dit. La perte de confiance du citoyens n'est pas liée à la valeur intrinsèque des textes et plans proposés ni à la volonté affichée au plus haut niveau de l'Etat, mais elle résulte de leur "faible" mise en oeuvre, a souligné M. Djiar. Appelant à trouver des solutions à la problématique de "cette antinomie entre la volonté politique et les lenteurs de rythme au niveaux des rouages de mise en oeuvre, il a appelé à un changement de mentalité et de pratique au sein de certaines administrations pour traduire dans les faits les différents plans". Commentant la teneur du Plan d'action du gouvernement, M. Djiar a estimé que ce dernier intervient à point nommé pour opérer la transformation structurelle, précisant qu'"il ouvre 15 chantiers structurants de grande envergure couvrant les principaux défis qui se posent à la société et prévoit des choix judicieux pour l'avenir en misant sur l'effort collectif qu'il place au coeur de l'appareil de production et de la distribution des richesses". Le président du groupe parlementaire du parti du Front de libération nationale (FLN), Mohamed Zoubiri, a, pour sa part, souligné que "l'application rigoureuse est la voie idoine pour obtenir des résultats efficients sur le terrain et, partant, renforcer la confiance du peuple en les institutions de l'Etat, mais aussi concrétiser la notion de véritable décollage économique". "Le temps est venu, pour les entreprises nationales, de s'orienter vers de nouveaux horizons avec pour objectif la création de plus de richesse, de postes d'emploi et d'oeuvrer à atteindre un niveau de compétitivité leur permettant d'accéder aux marchés extérieurs", a-t-il ajouté. Pour M. Zoubiri, la réussite des objectifs du Plan impose au gouvernement le principe de "sévir et récompenser" à l'égard des cadres de l'Etat et des différents gestionnaires des deniers public afin en concrétisation de la transparence et d'en finir définitivement avec les fléaux de la réévaluation des projets et de leurs enveloppes financières, des fléaux qui ont constitué -a-t-il dit- "une dangereuse saignée" pour le trésor public. Le président du groupe parlementaire Rassemblement National Démocratique (RND), Abdelmadjid Bouzeriba, a souligné pour sa part la nécessité de passer "de la transition au décollage" en oeuvrant à réaliser, dans les plus brefs délais, des taux de croissance économique, une démarche nécessitant, selon le même sénateur, davantage d'investissements étrangers pour réaliser le plus grand nombre possible de projets industriels et agricoles. Dans son analyse du Plan d'action du gouvernement, M. Bouzeriba a estimé qu'en dépit des grandes avancés réalisées par l'Algérie en matière de réformes économiques et financières, le climat d'investissement dans le pays nécessite de nouvelles mesures "plus audacieuses", ce qui exige -a-t-il dit- la poursuite des efforts déployés pour la réforme de l'Administration et du système bancaire, outre la simplification des lois et la mise en place d'un plan marketing mettant en valeur les atouts du produit algérien. Par ailleurs, le président du groupe parlementaire RND a formulé une série de recommandations, notamment la mise en place d'un fichier des agriculteurs et de leurs domaines d'activité en vue de définir une politique agricole à même d'assurer la sécurité alimentaire au pays, la concrétisation d'une réelle décentralisation dans l'étude des dossiers d'investissement au niveau des wilayas, outre le renforcement de la disponibilité du foncier industriel. En matière de logement, M. Bouzeriba a appelé à de multiplier par quatre le salaire exigé pour l'accès au logement social et à instaurer une aide publique au loyer.