Les présidents des groupes parlementaires des partis politiques siégeant à l'Assemblée populaire nationale (APN) ont tous appelé, dimanche à Alger, au parachèvement du processus de réformes, tout en appréciant différemment le contenu du plan d'action présenté par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Intervenant au dernier jour du débat général sur le plan d'action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du président de la République, le chef du groupe parlementaire du parti du Front de libération nationale (FLN), Mohamed Djemaï, a estimé que le plan d'action est un "pas important" dans l'exécution et le parachèvement des grands projets et des profondes réformes initiées par le président Abdelaziz Bouteflika, qualifiant par ailleurs la réconciliation nationale de "projet civilisationnel". En ce sens, le parti FLN a appelé à un rapprochement entre l'administration et le citoyen, à la concrétisation du principe de l'Etat de droit et à booster l'économie en élargissant le tissu des petites et moyennes entreprises. Le président du groupe parlementaire du parti majoritaire au sein de l'APN a également affiché le soutien de sa formation politique à la poursuite du processus d'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Sur un autre registre, il a affirmé que le parti du FLN se "félicite" de la politique étrangère mise en œuvre par l'Algérie, appelant à ce qu'elle soit davantage au service de l'économie nationale. De son côté, le président du groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND), Miloud Chorfi, a assuré l'actuel Exécutif du "soutien inconditionnel" des députés du RND dans la mise en oeuvre du programme du président de la République. Pour M. Chorfi, il serait "étrange et politiquement hypocrite" de participer au gouvernement avec six membres et de ne pas lui apporter d'appui. Evoquant les réformes contenues dans le programme présidentiel, il a appelé le gouvernement Sellal à "faire face aux lobbies et à faire passer l'intérêt du pays au-dessus de tout autre considération". M. Chorfi a, en outre, "salué" la volonté exprimée par le gouvernement d'imposer l'autorité de la loi et de lutter contre les fléaux qui menacent la société, soulignant que "l'Algérie qui a vaincu le terrorisme avec toute sa cruauté, saura certainement vaincre le crime et les autres fléaux". Le RND a dit s'attendre, d'autre part, à la poursuite de la concrétisation de la réforme des collectivités locales ainsi que le système de la finance locale, souhaitant que les assemblées qui seront issues des élections locales du 29 novembre prochain entameront leurs travaux conformément à l'esprit des lois y afférentes. Pour ce qui est de l'ouverture du champ audiovisuel, le RND a demandé au gouvernement "d'accélérer" la promulgation des textes de loi nécessaires. Le président du groupe parlementaire de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), Naamane Laouar, a indiqué qu'il aurait souhaité que le précédent Exécutif présente sa motion de politique générale avant d'engager le débat sur le plan d'action de l'actuel gouvernement. En ce sens, il a estimé que l'Algérie souffre d'une "crise de confiance entre le gouvernant et le gouverné", considérant que le rétablissement de la confiance passe par l'organisation d'élections "transparentes" et "la transition d'une démocratie de façade à une démocratie reflétant les choix du peuple", la réparation équitable des richesses ainsi que la lutte contre la corruption, suggérant dans ce cadre la "réhabilitation" de la Cour des comptes. Il s'est interrogé, par ailleurs, sur "l'absence" de référence à la révision de la Constitution dans le plan d'action du gouvernement. Le président du groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS), Ahmed Betatache, a plaidé pour un "consensus politique national" auquel adhèrent toutes les forces politiques et de la société civile dans le but de "rétablir la confiance "entre les gouvernants et les gouvernés". Il a estimé que ce consensus est le seul à même d'assurer la souveraineté nationale et de consacrer le caractère social et démocratique de la République, conformément à la Déclaration du 1er-Novembre 1954. Le représentant du FFS a également réitéré son appel à la mise en place d'une Assemblée constituante et à élargir les dispositions de la réconciliation nationale aux victimes des événements de 1962-1965, du 5 octobre 1988 et des disparus de la tragédie nationale. Pour sa part, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a appelé à la constitution d'un "front national interne" pour renforcer les liens entre l'Etat et les citoyens et prémunir l'Algérie des "convoitises externes". Elle a appelé en outre à poursuivre la politique de la réconciliation nationale en prenant en charge les dossiers des disparus, s'opposant aussi à ce que des responsables algériens soient jugés par des tribunaux internationaux. Par ailleurs, Mme Hanoune a estimé que les réformes dans les secteurs de l'éducation, la santé et la justice ont "échoué". La secrétaire générale du PT a insisté sur la lutte contre la corruption et sur la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. De son côté, le représentant du groupe parlementaire des indépendants, Salim Chenoufi, a exprimé son soutien au programme du président de la République, se félicitant de tous les acquis réalisés dans le cadre de la relance de l'économie nationale.