Des voix se sont élevées contre les atteintes à la mosquée al Aqsa mettant en garde contre les mesures répressives israéliennes visant les Palestiniens à El Qods occupée après l'installation de détecteurs de métaux aux entrées de l'esplanade des Mosquées, pendant que les colons israéliens multiplient leurs incursions dans le troisième lieu saint de l'islam. L'occupant israélien a décidé, à l'insu du Waqf, l'organisme palestinien chargé des biens musulmans, de fermer vendredi et samedi dernier l'accès à la mosquée al Aqsa, avant de la rouvrir dimanche après avoir installé des détecteurs de métaux à deux des portes de l'esplanade. Une décision fortement dénoncée et rejetée par les responsables de l'organisme, qui ont, eux, continué lundi à refuser d'entrer sur l'esplanade en passant par ces détecteurs. "Nous n'accepterons pas qu'Israël crée un précédent", a dit Nasser Najib, l'un des gardiens employé par le Waqf depuis 31 ans cité par les médias. La veille, la prière du vendredi avait été organisée à l'extérieur de l'esplanade en signe de protestation à l'installation de détecteurs de métaux. La décision de fermer pendant deux jours l'esplanade a ravivé les tensions sur les lieux, théâtre d'actes de répression contre des Palestiniens venues accomplir leur prière. Le mufti d'El-Qods occupée, Mohammed Hussein, qui se trouvait, au moment de son arrestation avec d'autres Palestiniens près de la porte des Lions dans la vieille ville pour dénoncer la décision, a été interpellé vendredi par la police d'occupation israélienne, avant d'être libéré. Parallèlement à cela, des extrémistes juifs continuent de provoquer des affrontements en entreprenant de prier subrepticement sur l'esplanade après y être montés en simples visiteurs. Ils tentent par la sorte de modifier les règles qui régissent l'accès à l'esplanade des Mosquées, administrée par la Jordanie en coordination avec les autorités palestiniennes. Lundi encore, une dizaine de colons israéliens ont pénétré l'esplanade en violation des dispositions du satu quo instauré en 1967. Les règles tacites de ce statu quo, autorisent les musulmans à monter à toute heure du jour et de la nuit sur l'esplanade, et les juifs à y pénétrer à certaines heures seulement mais sans y prier. Mises en garde contre l'escalade et appels à faire cesser les atteintes israéliennes Samedi, le gouvernement d'union nationale palestinien a fait part de sa "profonde préoccupation" par cette décision, une première depuis 1969. Ce procédé "pourrait menacer le statu quo concernant la mosquée Al-Aqsa et la ville d'El-Qods occupée", s'est inquiété le porte-parole du gouvernement, Youssef al-Mahmoud, dans un communiqué. La fermeture de cette esplanade, sur laquelle se trouvent notamment le Dôme du Rocher et la mosquée d'Al-Aqsa, constitue "une atteinte sévère aux lieux de culte et à l'inviolabilité d'un des lieux les plus sacrés pour les musulmans, en plus de représenter une violation flagrante de toutes les lois et conventions internationales", a-t-il ajouté, considérant qu'un projet de loi israélien portant le partage de la ville d'El Qods occupée entre Palestiniens et Israéliens est "nul et non avenu". Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a de son côté mis en garde contre une flambée de violence entre Palestiniens et Israéliens. Pour le secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), Youssef ben Ahmed al-Othaïmine, il s'agit d'"un crime, un grave précédent et une attaque grossière contre les lieux saints et une attaque contre les droits et la liberté des Palestiniens à pratiquer leurs rites religieux". M. Othaïmine a également mis en garde contre toute tentative d'imposer un nouveau fait accompli à l'intérieur de l'esplanade. Il a appelé la communauté internationale à agir immédiatement pour faire cesser les attaques israéliennes répétées contre les lieux et à empêcher les crimes et violations israéliennes envers les Palestiniens et leurs lieux saints. L'esplanade des mosquée est le troisième lieu saint de l'islam après la Grande Mosquée de La Mecque et la mosquée du Prophète d'al Madina al Mounawara, en Arabie saoudite. Sa construction a débuté au VIIe siècle, après la prise d'El Qods par le calife Omar. Le porte-parole de l'institution sécuritaire palestinienne, le général Adnan al Dhamiri, a estimé qu'avec cette escalade répressive "le gouvernement israélien ouvre la voie à un conflit et une guerre religieuse". Ce dernier met en garde contre les conséquences de ce "destructif conflit religieux" que les extrémistes juifs ne cessent d'attiser pour motif de l'emplacement supposé du temple du Prophète Soleiman dans ce lieu. Le membre du Comité central du mouvement de libération palestinien (Fatah), Mahmoud al Alloul, a fait savoir que le président palestinien Mahmoud Abbas avait effectué des appels avec des parties internationales en vue de mettre fin à ces mesures israéliennes imposées à la mosquée d'al Aqsa. La protection d'al Aqsa était d'interdire les incursions des militaires et colons israéliens dans les lieux. Israël a occupé El Qods-Est et la Cisjordanie à l'issue de la guerre de 1967. Il a ensuite annexé El Qods-Est, une annexion qui n'a jamais été reconnue par la communauté internationale. La ville d'El Qods a été envahie déjà par Israël par force en 1965, mais toutes les lois et décisions reconnaissent que la ville d'El Qods est colonisée et qu'elle jouit de la reconnaissance de 137 pays comme capitale de l'Etat de Palestine. En 1996, une décision israélienne d'ouvrir une nouvelle entrée à l'ouest de l'esplanade a provoqué des heurts qui ont fait plus de 80 morts en trois jours.