Plus de 10 soldats affiliés au gouvernement somalien ont été tués dimanche dans l'attaque de leur base par des éléments shebab, dans le sud du pays, ont indiqué des sources sécuritaires. Selon ces sources, les shebab ont fait exploser un camion rempli d'explosifs contre l'entrée principale du camp afin d'ouvrir une brèche et d'y faire pénétrer des éléments armés, un mode opératoire désormais éprouvé par l'organisation qui a fait allégeance à Al-Qaïda. "Il y a eu une attaque contre une base militaire à Bulogadud dimanche. Il y a eu des victimes et, selon les premières informations, plus de 10 soldats ont été tués. Mais la base est désormais de nouveau sous contrôle des forces du Jubbaland", a déclaré un responsable sécuritaire de cette région, Abdulahi Mohamed. D'après des habitants d'un village voisin, les shebab ont momentanément pris le contrôle du camp et sont partis après y avoir mis le feu. Bulogadud est situé à l'intérieur des terres à environ 30 km au nord de Kismayo, plus grand port du sud somalien, sur l'océan Indien. "Des habitants de Bulogadud nous ont dit que les éléments armés avaient pillé le camp après en avoir pris le contrôle. Puis ils ont tout brûlé et sont partis", a déclaré un de ces habitants, Ahmed Mohamud. Les shebab ont revendiqué l'attaque dans un bref communiqué publié sur le site de leur chaîne, Radio Andalus. La région du Jubbaland et sa principale ville côtière Kismayo furent pendant quatre ans une place forte des shebab qui tiraient de substantiels revenus du port. Kismayo avait été reprise en 2012 par des milices locales épaulées par les forces kényanes. Le port, situé à environ 500 km au sud-est de Mogadiscio, et la région du Jubbaland alentour sont désormais dirigées par un gouvernement local, affilié aux autorités fédérales somaliennes. Les shebab ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 22.000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom). Ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 et ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions, mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, souvent dans la capitale, ou contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères.