Plusieurs communes de la wilaya de Médéa font face, depuis quelques mois, à une grave pénurie d'eau qui risque de perdurer encore en l'absence de solutions à ce problème. Des milliers de foyers des communes de Médéa, Ouzera, Hannacha, Harbil et Draa-Smar ont été contraints, dès le début de l'été, à chercher d'autres sources d'approvisionnement en eau, en raison des fortes perturbations enregistrées dans l'alimentation de ces foyers. Alimentés auparavant, une fois tous les deux jours, ces foyers n'ont droit, après l'apparition de cette crise d'eau, qu'à trois ou quatre heures, chaque quatre ou cinq jours, voire plus dans certains quartiers dont l'eau du robinet ne coule qu'une fois les dix jours, selon les témoignages recueillis par l'APS auprès des résidents des quartiers Bati-Ktiten et Chlaâlaâ, commune de Médéa. Beaucoup de foyers ont ressorti les jerricans et bidons qu'ils pensaient s'en être débarrassés à jamais, alors que d'autres se sont dotés de citernes pour stocker les quantités d'eau suffisantes pour couvrir les besoins de la famille durant les jours de pénurie. La quête de l'eau pour les résidents du chef-lieu de wilaya, qui compte une population de plus de 140 mille habitants, s'est transformée en véritable calvaire, d'autant plus que la consommation d'eau pendant l'été est plus importante que durant le reste de l'année. Si certains foyers ont pu éviter d'être fortement pénalisés, grâce à la présence toutes proches de fontaines publiques, d'autres devaient soit attendre le passage des camion-citernes mobilisés par l'Algérienne des eaux (ADE), soit recourir aux livreurs d'eau, dont le nombre a considérablement augmenté à la faveur de cette crise. Le tarissement des ressources d'Oued-Chiffa, première faille du système La baisse du niveau d'eau d'Oued-Chiffa, d'où s'approvisionne la station d'Oued-el-Merdja pour alimenter une partie de la ville de Médéa, serait l'un des facteurs à l'origine des perturbations signalées depuis l'entrée de l'été, a appris l'APS auprès du directeur de l'ADE, Mohamed Menai. La station d'Oued-el-Merdja qui assurait, en temps normal, 35% des besoins en eau de la ville de Médéa, ne couvre, en raison de cette baisse, qu'à peine 30% du volume d'eau affecté au chef-lieu de wilaya, soit moins de 2 mille M3/jour, a-t-il précisé. "Il faudra attendre les premières pluies d'automne pour que les réserves d'Oued-Chiffa puissent se reconstituer à nouveau et permettre une alimentation régulière et en quantité suffisances, à partir de cette station", a-t-il souligné. Le volume d'eau pompée à partir du barrage de Ghrib, dans la wilaya d'Ain-Defla, estimé entre 12 et 15 mille M3/jour, n'arrive plus à couvrir les besoins croissant des habitants des huit communes alimentées par ce barrage, a fait savoir ce responsable, précisant que les équipes de pompage installés au niveau de ce barrage ont une capacité limitée et ne peuvent traiter le surplus d'eau nécessaire pour satisfaire la forte demande exprimée durant la période estivale. Un contrat pour l'acquisition d'équipement plus puissant est en cours de finalisation au niveau de la direction générale de l'Algérienne des eaux, a ajouté le même responsable, écartant toute possibilité d'augmenter le volume d'eau destiné à ces communes, dont Médéa, vu le risque de panne qui pourrait survenir dans le cas d'une hausse du régime de fonctionnement de ces équipements. Le transfert de la conduite Ghrib-Berrouaghia, une solution à la crise actuelle Le projet de dérivation du système d'alimentation d'eau potable Ghrib-Berrouaghia vers la ville de Médéa et des communes environnantes, dont l'entrée en service est annoncée pour septembre en cours, règlera, dans une large proportion, la pénurie d'eau qui sévit dans ces communes, a assuré le directeur de l'ADE. Ce système de dérivation permettra de récupérer, selon ce responsable, les 15 mille m3 d'eau qui alimentait la commune de Berrouaghia, au profit de quatre autres communes, en l'occurrence Médéa, Ouzera, Benchicao et Tizi-Mahdi, renforçant ainsi le quota puisé déjà à partir de ce barrage, estimé à 12 mille m3/jour. Le gros de l'infrastructure hydraulique, prévue dans le cadre de ce projet, est quasiment terminé et il ne reste que l'acquisition et l'installation des équipements de pompage, a-t-il expliqué. Le volume d'eau récupéré sur le quota qui était réservé à la commune de Berrouaghia, alimentée, depuis 2014, à partir du système de transfert des eaux du barrage de Koudiat Acerdoune (Bouira), va couvrir, a-t-il affirmé, une population estimée à 184 mille résidents, répartis entre les communes de Médéa, Ouzera, Benchicao et Tizi-Mahdi.