L'Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD) a qualifié mercredi la justice marocaine de "cruelle et rancunière", suite à la dispersion des prisonniers politiques sahraouis, qui étaient détenus à Rabat, dans plusieurs prisons marocaines, voulant ainsi casser leur résistance. "Les 19 prisonniers politiques sahraouis du groupe dit de Gdeim Izik viennent à nouveau de subir, le traitement d'une justice cruelle. Après le renouvellement de leurs lourdes condamnations lors d'un procès en appel (verdict prononcé le 19 juillet 2017, publication du jugement en septembre), ils viennent d'être enlevés de leur prison d'Aarjat (près de Salé) dans la nuit du 15 au 16 septembre et d'être dispersés dans plusieurs prisons du royaume"", a indiqué l'AARASD dans un communiqué qualifiant la justice marocaine de "cruelle et rancunière". Pour l'association française qui défend le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, "il fallait à la fois confirmer les condamnations du tribunal militaire en passant outre les conditions des aveux obtenus par torture et tenter de casser la résistance de ce groupe uni qui s'est opposé avec courage à l'appareil judiciaire marocain". Elle fait état du "désarroi" des familles des prisonniers dispersés dans tout le Maroc, "dans des conditions d'incarcération souvent très pénibles : insultes et diffamation pendant les transferts, cellules isolées pour certaines pleines de vermines, pas encore de soins médicaux possibles pourtant indispensables à certains, nouveau régime de visite, annonçant que des réactions ont commencé à s'organise à compter de mercredi, notamment avec des grèves de la faim d'abord. L'AARASD fait remarquer que leur dispersion "brutale" intervient au moment où le Secrétaire général des Nations unies appelle à la reprise du processus de négociations et où plusieurs réunions se sont tenues en faveur de l'autodétermination en même temps que la 36ème session du Conseil des droits de l'homme à Genève. Par ailleurs, elle rappelle que le Maroc a signé les Conventions de Genève relatives à ce droit international humanitaire qui stipule dans son article 76 que "les personnes protégées inculpées seront détenues dans le pays occupé et si elles sont condamnées doivent y purger leur peine", relevant que la justice marocaine "se met ainsi hors la loi des Conventions signées par son Etat en jugeant et incarcérant les prisonniers sahraouis loin du Sahara occupé". L'AARASD appelle, en conséquence, les autres pays signataires de la Convention de Genève, notamment la France, à "respecter et à faire respecter" la convention et le droit international humanitaire. "Notre pays (la France), ami du royaume, pourrait être tenu pour complice des violations des normes du droit humanitaire international", a-t-elle déclaré, appelant les parrains et marraines des prisonniers politiques sahraouis à rester "attentifs" à leur situation d'injustice et à se mobiliser.