La chambre haute du Congrès américain s'est dit préoccupée par le blocage du processus de paix au Sahara Occidental et a demandé à l'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU, Nikki Haley, d'engager le Conseil de sécurité à trouver une solution à ce conflit. "La commission est préoccupée par le manque de progrès dans le règlement du conflit prolongé sur le statut du Sahara Occidental", relève le texte du budget 2018 du département d'Etat, approuvé par la Commission du Sénat en charge des dotations budgétaires (Appropriations Committee). "L'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Organisation des Nations unies doit faire intervenir le Conseil de sécurité sur cette question, en particulier sur la mise en oeuvre de la résolution du Conseil de sécurité 2351 du 28 avril 2017", précise la commission dans le chapitre consacré au financement des opérations du département d'Etat à l'étranger. "C'est un texte conforme à la légalité internationale", s'est félicité le représentant du Front Polisario à Washington, Mouloud Said dans une déclaration à l'APS. "Il est on ne peut plus clair que sur ce dossier, le Sénat américain a confirmé que les territoires sahraouis occupés sont bel et bien sous la juridiction de l'ONU et non pas celle du Maroc", a souligné le diplomate sahraoui. "La commission sénatoriale a consacré à l'aide accordée au Sahara Occidental un chapitre séparé de celui du Maroc, pour confirmer que ce territoire occupé, n'est pas marocain", a-t-il précisé. La disposition souligne que "tout financement qui sera octroyé aux territoires occupés sera géré par la mission pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso) en consultation avec le Sénat", a expliqué M. Said. La commission des appropriations du Sénat a réaffirmé à ce propos que "rien de la présente loi ne pourra être interprété comme un changement de la politique des Etats-Unis" sur la question sahraouie qui consiste à trouver "une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable au conflit". La dernière liste des dépendances et territoires à souveraineté spéciale, établie par le département d'Etat, a confirmé une fois de plus que l'administration américaine ne reconnaissait pas la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Le Département d'Etat qui a introduit fin 2016 quelques changements à cette liste a maintenu sa position sur le territoire sahraoui en affirmant que sa souveraineté " reste à déterminer ". Dans les précisions apportées par le bureau du renseignement et de la recherche relevant du département d'Etat, l'administration américaine a confirmé également qu'elle ne reconnaissait "aucune puissance administrante" dans ce territoire ce qui constitue un désaveu cinglant à la thèse de "la marocanité du Sahara Occidental" que Rabat veut imposer de force. La position américaine s'aligne sur celle des Nations unies qui considèrent le Sahara Occidental comme un territoire non autonome en attente de décolonisation.