Des spécialistes africains de l'édition et de la littérature ont exhorté, lors d'une rencontre animée lundi au SILA, les professionnels du livre à élargir le lectorat africain en abattant les "barrière mentales" entre le nord, le sud et l'ouest du continent et en facilitant la circulation des ouvrages. Les intervenants de cette rencontre, organisée à l'espace "Esprit panaf" du 22e Salon international du livre d'Alger (SILA), ont encore une fois rappelé le constat de l'état de la littérature africaine où auteurs du Maghreb et d' "Afrique noire" se retrouvent "séparés" par des barrières mentales. Une situation qui réduit encore plus les marchés et le lectorat même si ces littératures restent cependant "très proches" de par leurs contenus. Appelant à la facilitation de la circulation des livres entre pays africains, les participants jugent cette ouverture "très bénéfiques pour les auteurs et éditeurs". Une démarche qui œuvre à élargir le marché et permettre l'émergence de "nouvelles plumes qui existent déjà" mais qui ont, malheureusement, "besoin d'une légitimité occidentale pour exister". Il a, par ailleurs, relevé de la faiblesse des œuvres littéraires pour adolescents dans le catalogue continentale, ce qui constitue pour lui un marché porteur à investir pour "préparer le lecteur adulte de demain". Rebondissant sur ces propos, Joss Doszen a affirmé qu'il existe un réel vide entre le livre pour enfant (5-11 ans) et le livre destiné à un lectorat adulte même si ce créneau demeure "dévalorisé" ce qui pousse certains éditeur africains à créer des "auteurs sur commande". Parlant des espaces d'échanges, comme le SILA, les auteurs présents dont le Guinéen Mohamed Lamine Camara a regretté l'absence des éditeurs algériens à ce genre de rencontre, ainsi que celle "très remarquée" des étudiants et universitaires. Inauguré jeudi, le 22e SILA se poursuit jusqu'au 5 novembre avec plusieurs autres rencontres au programme de l'espace "Esprit Panaf" abordant l'édition et la littérature en Afrique.